Difficile de résister à l’enthousiasme
communicatif de Paddy et Ciara Field, surtout lorsque l’on est empêtré dans une
relation qui bat de l’aile et que ses préceptes de vie parfois étouffants
contrastent violemment avec la liberté de ce couple de Britanniques exubérants.
C’est la réflexion que partagent Louise et Ben Dalton lorsqu’ils acceptent leur
invitation pour un week-end à la campagne qui se révèlera plus long que prévu.
Avec
ce remake d’un film danois, le réalisateur Britannique James Watkins retrouve
toute la hargne et la critique au vitriol d’une certaine frange de notre
société déjà prégnante dans son premier long métrage, le très éprouvant et
réussi Eden Lake sorti en 2008.
Si le film démarre doucement pour n’atteindre son
apogée horrifique que dans la dernière demi-heure, il instille un malaise
palpable par petites touches, porté en grande partie par un James McAvoy encore
marqué par son personnage retors et versatile des Split et Glass chez Shyamalan.
Mais l’intérêt du film, outre sa tension crescendo et son explosion de violence
finale, réside avant tout dans le dynamitage en règle de conventions sociales bourgeoises
tenues pour établies (l’éducation positive, le régime végétarien et la
protection de la nature) par un couple hédoniste et libertaire dont on se
surprend à envier la liberté de ton et l’absence de règles.
Dérangeant et
amoral jusque dans son climax (l’enfance sacrifiée et la transmission de la
violence), Speak No Evil nous précipite dans une mêlée sanglante où, au-delà des
valeurs de bien et de mal, le vernis social se fissure sous les coups d’une
brutalité primale dont personne ne ressortira indemne.
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