jeudi 20 août 2020

Flesh and Bones

 

 

Alors que DoggyBags entame sa deuxième saison après une première salve de treize albums, Glénat continue vaille que vaille son exploration de la bande dessinées de (mauvais) genres avec la collection Flesh and Bones lancée en 2014. Zombies, tueurs en série, monstres lovecaftiens, mutants, tous les thèmes ou presque sont abordés avec des réussites divers mais un vrai parti pris, celui de nous proposer des albums one shot en noir et blanc à moins de dix euros (en théorie car certains albums se vendent encore quinze euros l’unité). Moins généreux que DoggyBags mais explorant lui aussi la veine du genre horrifique avec délectation, Flesh and Bones prouve si besoin est que la bande dessinée hexagonale est plus que jamais capable de fédérer de multiples talents autour de thématiques populaires (mais si souvent décriées par les garants officiels du bon goût) avec une volonté constante de divertir en flattant nos instincts les plus primaires. Le grindhouse a encore de beaux jours devant lui.

https://www.glenat.com/bd/collections/flesh-bones

Mon ninja et moi

Rarement un film d’animation destiné à un jeune public aura abordé de façon aussi frontale la thématique du mal (être) sous toutes ses formes, du harcèlement scolaire au meurtre d’enfant en passant par le trafic de drogue et l’esclavage. 

Mon ninja et moi s’ouvre donc sur le meurtre d’un petit thaïlandais dans une usine de jouets où il travaille sous la contrainte, comme des dizaines de ses semblables. Représentée en hors champ mais en caméra subjective, la séquence n’en est pas moins éprouvante et donne le ton du film qui n’épargnera rien à ses spectateurs, jeunes ou moins jeunes, que ce soit dans les thèmes abordés ou la manière politiquement incorrect de les traiter. 

Nous suivons donc les pérégrinations d’Alex, un jeune garçon vivant dans une famille recomposée et de sa poupée habitée par l’esprit vengeur (bonjour Chucky !) d’un ninja assassiné des siècles plus tôt. Radical dans la manière dont il dépeint ses personnages (l’oncle alcoolique, obsédé et drogué occasionnel, le beau-père aux inclinaisons pédophiles, la mère adepte vegan), Mon ninja et moi n’en demeure pas moins un film d’animation à plusieurs niveaux de lecture et aux références assumées (Kill Bill pour le récit de la mort du ninja) et surtout un spectacle réussi pour toute la famille. 

Intelligent sans oublier d’être divertissant et d’éveiller les consciences aux sujets les plus difficiles, ce nouveau phénomène danois remplit toutes les cases du film d’animation réussi.