Rarement un film d’animation destiné à un jeune public aura abordé de façon aussi frontale la thématique du mal (être) sous toutes ses formes, du harcèlement scolaire au meurtre d’enfant en passant par le trafic de drogue et l’esclavage.
Mon ninja et moi s’ouvre donc sur le meurtre d’un petit thaïlandais dans une usine de jouets où il travaille sous la contrainte, comme des dizaines de ses semblables. Représentée en hors champ mais en caméra subjective, la séquence n’en est pas moins éprouvante et donne le ton du film qui n’épargnera rien à ses spectateurs, jeunes ou moins jeunes, que ce soit dans les thèmes abordés ou la manière politiquement incorrect de les traiter.
Nous suivons donc les pérégrinations d’Alex, un jeune garçon vivant dans une famille recomposée et de sa poupée habitée par l’esprit vengeur (bonjour Chucky !) d’un ninja assassiné des siècles plus tôt. Radical dans la manière dont il dépeint ses personnages (l’oncle alcoolique, obsédé et drogué occasionnel, le beau-père aux inclinaisons pédophiles, la mère adepte vegan), Mon ninja et moi n’en demeure pas moins un film d’animation à plusieurs niveaux de lecture et aux références assumées (Kill Bill pour le récit de la mort du ninja) et surtout un spectacle réussi pour toute la famille.
Intelligent sans oublier d’être divertissant et d’éveiller les consciences aux sujets les plus difficiles, ce nouveau phénomène danois remplit toutes les cases du film d’animation réussi.
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