samedi 26 juin 2021

Sans un bruit 2

Les monstres attaquent !

Fort du succès mérité du premier opus, John Krasinski remet le couvert avec une variation sur le thème du deuil et de la survie qui, si elle réserve de bons moments, n’en demeure pas moins assez prévisible et pour le moins dispensable. 

Le réalisateur ouvre le film avec un prologue lorgnant du coté de la redoutable scène d’ouverture de l’Armée des morts de Zack Snyder, les aliens à la place des morts vivants, et boucle immédiatement avec la fin du premier épisode. Exit le père de famille donc, pour laisser place à un survivant d’abord égoïste et bourru pour finalement s’humaniser au contact de la famille Abbot. Rien de bien nouveau, d’autant que pour faire monter la tension le film s’articule vite sur le périple de deux, puis trois groupes de personnes, quitte à justifier l’explosion du groupe par des actions irréfléchies digne du pire slasher (Marcus et son envie d’explorer les environs). 

Si le film emprunte à l’imagerie de The last of Us (le périple d’Emmet et Regan Abbot renvoie directement à celui de Joël et Ellie), il est dommage qu’il n’exploite pas davantage la piste des groupes de survivants qui représentent une menace autrement plus inquiétante que les monstres extraterrestres.

La fin abrupte qui ne ferme quasiment aucune des portes ouvertes appelle clairement une suite et confirme par là qu’un sympathique film d’invasion extraterrestre est en train de se transformer en franchise, quitte à tirer sur une corde déjà bien élimée dés le deuxième opus.

jeudi 24 juin 2021

Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary

Le cinéma américain a une tendance très prononcée à se pencher sur la fin des légendes de l’Ouest plutôt que sur leur enfance, ce qui rend le long métrage de Rémi Chayé d’autant plus intéressant, avec une approche et une sensibilité très européenne de son sujet.

Pas d’attaque d’indiens ni de braquage de diligence dans ce dessin animé, pas plus de duel au soleil ou de bagarres de saloon mais une nature sauvage et un apprentissage de la vie pour celle qui deviendra la célèbre Calamity Jane. 

Avec des aplats de couleurs et une animation épurée, Rémi Chayé dresse le portrait d’une enfant hors norme qui se heurte aux conventions de son époque et qui, de rencontres en péripéties, va se forger un caractère hors du commun, celui d’une future hors la loi n’arrivant pas à se contenter de la place que les hommes lui réservent dans une communauté aux mœurs rigides. 

Film d’aventure lorgnant vers l’esprit de Tom Sawyer et pamphlet féministe en faveur de l’émancipation des femmes, Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary est une jolie réussite dans le ciel déjà bien étoilé de l’animation française.