Il aura fallu attendre 35 ans pour que
Tim Buron donne une suite à son mythique Beetlejuice et 5 ans pour qu’il renoue
avec le grand écran après une série de films plus ou moins inspirés. Bonne
nouvelle, Beetlejuice Beetlejuice marque le grand retour du plus gothique des
réalisateurs américains au meilleur de sa forme.
Suite directe du premier opus
de 1988, ce Beetlejuice nouvelle formule, s’il multiplie les références à l’épisode
original, n’en oublie pas moins d’embarquer une nouvelle génération de
spectateurs avec des personnages inédits parmi lesquels Jenna Ortega, déjà
habituée de l’univers du réalisateur depuis la série Mercredi et dans un rôle d’ailleurs
assez proche, Monica Belluci, nouvelle égérie de Tim Burton, Justin Theroux
incarnant un bellâtre trop mielleux pour être honnête et Willem Dafoe qui s’amuse
comme un fou avec son personnage d’acteur décédé habité par son rôle de flic dur
à cuire.
C’est d’ailleurs le maitre mot de ce Beetlejuice Beetlejuice, la joie
communicative que les acteurs de la première heure, Michael Keaton, Winona Ryder
et Catherine O’Hara, comme les nouveaux venus insufflent à un patchwork
surréaliste qui donne lieux à une multitude de scènes tour à tour drôles,
touchantes, anticonformistes ou franchement gore mais toujours habitées par cet
esprit frondeur qui reste la marque de fabrique de la franchise. Parmi ces
moments épiques, la renaissance de Dolores incarnée par une Monica Belluci
revisitée en fiancée de Frankenstein restera l’une des plus réussie de la
filmographie pourtant bien fournie du réalisateur.
Alors que le film s’ouvre
sur un long travelling rythmé par le score reconnaissable entre mille du toujours
fidèle Danny Elfman, les morceaux de bravoures s’enchainent les uns après les
autres pour notre plus grand plaisir, et même si les thèmes les plus familiers du
réalisateurs sont passés à la loupe (les banlieues américaines, la paternité,
la mort, la religion, les histoires d’amour vénéneuses et un amour
inconditionnel pour les laissés pour compte), on retrouve avec une joie sincère
le plaisir partagé d’un réalisateur que l’on pensait trop vieux pour ces
conneries.
Beetlejuice Beetlejuice ne révolutionne en rien l’univers de Tim Burton
mais il prouve si besoin est que la créativité de son auteur est bien vivace et
que son plaisir de filmer est plus communicatif que jamais.
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