dimanche 8 septembre 2024

Beetlejuice Beetlejuice

Il aura fallu attendre 35 ans pour que Tim Buron donne une suite à son mythique Beetlejuice et 5 ans pour qu’il renoue avec le grand écran après une série de films plus ou moins inspirés. Bonne nouvelle, Beetlejuice Beetlejuice marque le grand retour du plus gothique des réalisateurs américains au meilleur de sa forme. 
Suite directe du premier opus de 1988, ce Beetlejuice nouvelle formule, s’il multiplie les références à l’épisode original, n’en oublie pas moins d’embarquer une nouvelle génération de spectateurs avec des personnages inédits parmi lesquels Jenna Ortega, déjà habituée de l’univers du réalisateur depuis la série Mercredi et dans un rôle d’ailleurs assez proche, Monica Belluci, nouvelle égérie de Tim Burton, Justin Theroux incarnant un bellâtre trop mielleux pour être honnête et Willem Dafoe qui s’amuse comme un fou avec son personnage d’acteur décédé habité par son rôle de flic dur à cuire. 
C’est d’ailleurs le maitre mot de ce Beetlejuice Beetlejuice, la joie communicative que les acteurs de la première heure, Michael Keaton, Winona Ryder et Catherine O’Hara, comme les nouveaux venus insufflent à un patchwork surréaliste qui donne lieux à une multitude de scènes tour à tour drôles, touchantes, anticonformistes ou franchement gore mais toujours habitées par cet esprit frondeur qui reste la marque de fabrique de la franchise. Parmi ces moments épiques, la renaissance de Dolores incarnée par une Monica Belluci revisitée en fiancée de Frankenstein restera l’une des plus réussie de la filmographie pourtant bien fournie du réalisateur. 
Alors que le film s’ouvre sur un long travelling rythmé par le score reconnaissable entre mille du toujours fidèle Danny Elfman, les morceaux de bravoures s’enchainent les uns après les autres pour notre plus grand plaisir, et même si les thèmes les plus familiers du réalisateurs sont passés à la loupe (les banlieues américaines, la paternité, la mort, la religion, les histoires d’amour vénéneuses et un amour inconditionnel pour les laissés pour compte), on retrouve avec une joie sincère le plaisir partagé d’un réalisateur que l’on pensait trop vieux pour ces conneries. 
Beetlejuice Beetlejuice ne révolutionne en rien l’univers de Tim Burton mais il prouve si besoin est que la créativité de son auteur est bien vivace et que son plaisir de filmer est plus communicatif que jamais.

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