Après la vague du cinéma asiatique de
ces vingt dernières années, c’est au tour du cinéma indien de se frayer un
chemin vers les salles hexagonales, et plus largement européennes, avec une démesure
qui n’a de cesse de nous surprendre.
Loin des films d’actions débridés et des
comédies romantiques chantées et dansées emblématiques de Bollywood, ce nouvel
ovni du cinéma d’action reprend des recettes largement exploitées pour dérouler
un scénario réduit à sa plus simple expression et laisser libre cours à un
déluge de violence non-stop.
Un train pris en otage par des dizaines de bandits,
des membres des forces spéciales parmi les passagers et c’est parti pour une
heure quarante-cinq de nuques brisées, de strangulations, égorgements, et de membres
fracassés.
On aurait pu s’attendre à une énième variation autour d’un Piège de
cristal indien ou d’un The raid ferroviaire, mais nous sommes à Bollywood et ça
change tout.
Alors que le héros met en charpie une quarantaine d’adversaires à
mains nues dans des déluges de sang, il se refuse à la moindre embrassade avec
sa promise d’une chasteté des plus intransigeantes.
Alors que les bandits font
des efforts conséquents, mais vains, pour paraitre le plus méchant possible, ils
semblent tous issus de la même famille, abordent de sympathiques têtes de
vendeurs de naan et appellent leur chef tonton.
En choisissant le décor confiné
d’un train comme lieu unique de l’action, le réalisateur, s’il exploite plutôt
intelligemment les espaces confinés pour orchestrer ses affrontements, s’épargne
aussi les chorégraphies martiales exigeantes qui restent la marque de fabrique
du cinéma d’action asiatique.
Affaibli par un scénario quasi inexistant et une
interprétation plus qu’approximative, Kill compense par une explosion quasi
ininterrompue de violence dans sa seconde partie et le film prend alors un tour
inattendu lorsque les bandits deviennent les proies terrifiées d’un vigilante
ultra violent dans une inversion des rôles plutôt osée.
Excessif dans ses
poussées de romantisme contrarié comme dans sa célébration d’une violence
débridée, Kill demeure une curiosité à découvrir mais qui restera sur le perron
du panthéon des films d’actions.
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