dimanche 1 septembre 2024

La nuit se traine

Bruxelles, la nuit. Une chanson de Petula Clark, une ville en ébullition, des manifestations Black Live Matters, des flics ripoux, des gangsters sur les dents, un sac d’argent dans la nature, une rencontre fortuite et au milieu de tout cela Mady, serrurier de nuit qui ouvre la mauvaise porte à la mauvaise personne. 
Coincé par une mystérieuse jeune fille et des malfrats nerveux, Mady a une nuit pour retrouver l’argent disparu et sauver sa peau. Pendant ce temps la colère gronde dans les rues de la capitale belge. 
Calvaire, Bullhead, Alabama Monroe, … Le cinéma belge n’en finit pas de se renouveler avec une énergie communicative et cette patte unique où le quotidien se perd dans des méandres insoupçonnés et nous entraine à la suite de personnages attachants parce que profondément crédibles dans des périples dont on ne ressort pas indemnes. 
Thriller sous influences, La nuit se traine, s’il n’entend pas révolutionner le genre, s’appuie sur une réalisation soignée et une impeccable direction d’acteurs pour nous embarquer dans une course sans temps morts au coté de Jonathan Feltre, omniprésent et impressionnant de réalisme dans le rôle d’un authentique gentil entrainé malgré lui dans un monde interlope dont il ne maitrise pas les règles. 
En refusant la carte ouvertement politique, le mouvement Black Live Matters n’est qu’une toile de fond pour l’intrigue principale, le réalisateur se concentre sur son histoire dont l’intrigue nous amène vers un dénouement peut être un peu candide mais en parfaite cohérence avec la psychologie de ses personnages. 
Sans manichéisme, même les salauds ont des raisons d’agir comme ils le font, ni sensationnalisme, Michiel Blanchart marque d’une pierre blanche l’univers pourtant déjà riche du polar urbain. 
La nuit se traine mais le film ne nous lâche pas une seule seconde et le refrain de Petula Clark raisonne encore lorsque l’écran s’éteint.

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