Alors que la jeune Furiosa coule des
jours heureux au sein d’une oasis entourée par des hordes de barbares, elle est
arrachée à son clan, fait prisonnière, assiste impuissante à la mort de sa mère
et grandit au milieu de ses ravisseurs jusqu’à ce qu’elle soit relâchée, devienne
une combattante émérite, se venge et passe du statu de walkyrie à celui d’Imperator
lors du final de Fury Road dont Furiosa constitue le prequel.
Si ce scénario
fait écho à de lointains souvenirs de cinéphile c’est qu’il est calqué presque
trait pour trait sur l’épopée de Conan le barbare écrit et réalisé par John
Milius quarante ans plus tôt.
George Miller cimente son film de références multiples,
emprunte à son propre panthéon en reproduisant parfois à l’identique les
spectaculaires cascades de Fury Road (l’attaque du Porte-Guerre devient un
passage obligé depuis Mad Max 2), autant qu’à une imagerie religieuse appuyée
lorsque Furiosa quitte à deux reprises le jardin d’Eden (le véritable paradis lorsqu’elle
est enfant et le simulacre d’éden lors de l’évasion des concubines d’Immortan
Joe) en cueillant un fruit.
Alors oui, ce nouvel opus de la saga Mad Max tient
toutes ses promesses en termes de spectacle total, de cascades chorégraphiées à
la seconde près et de personnages iconiques dont la plupart pourraient faire l’objet
d’un film à part entière.
Pourtant, alors que George Miller a pour habitude de
nous parachuter en pleine action dés les premières minutes du film, il prend ici
le temps d’un long prologue pour poser l’intrigue et les personnages et compose
avec Dementus un méchant (trop) bavard et poseur loin du charisme animal tout
en menace larvée d’un Immortan Joe dans le précédent opus.
Si l’énergie est
toujours présente, on sent que, contrairement aux précédents épisodes de la
saga, Furiosa a tendance à tirer sur la corde et recycler des idées déjà
exploitées avec plus de brio.
Entre de nombreux morceaux de bravoures et les
digressions d’un Dementus à la limite du cabotinage, Furiosa aura au moins le
mérite de prolonger le frisson de Fury Road qui ne constituait en son temps qu’une
version dopée aux stéroïdes et extrêmement jouissive d’un Mad Max 2, à jamais le
seul et unique mètre étalon en matière de cinéma post apocalyptique.
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