Drôle de film que ce long métrage
argentin aussi fauché que les Terrifier de Damien Leone et animé par la même volonté
de s’ancrer dans le cinéma de genre avec une énergie communicative et un goût
assumé pour les excès et le gore.
On se croirait presque revenu quarante ans
plus tôt en plein âge d’or d’un cinéma bis italien hargneux et dérangeant,
parfois un peu foutraque et boiteux mais diablement rafraichissant dans son
économie de moyen et son inventivité. Et la découverte du premier infecté
semble d’ailleurs tout droit sorti de l’Enfer des zombies d’un certain Lucio
Fulci qui n’aurait pas renié le massacre à venir.
Encouragé par les règles
entourant l’éradication du mal qui s’empare d’une bourgade rurale, notamment l’interdiction
d’utiliser des armes à feu sous peine de se retrouver soi même possédé,
les protagonistes font la part belle aux armes blanches pour commettre leurs
méfaits, nous offrant ainsi quelques scènes de meurtre du plus bel effet.
Film
de possession et d’invasion, When Evil Lurks illustre la déliquescence des
corps et des âmes d’une communauté repliée sur elle-même et joue avec nos sens
pour exacerber une atmosphère rapidement anxiogène. Que ce soit sur le plan
sonore (les mots répétés en boucle par Jair) ou visuel (la glace qui coule sur
ses doigts, la pouriture omniprésente et la décomposition des chairs), le film
de Demián Rugna insuffle dès les premiers plans un malaise qui ne nous quittera
pas.
Handicapé par des seconds rôles peu convaincants (la mère et la femme de
Pedro mal servies par des dialogues à rallonge et une interprétation peu
convaincante) et des passages explicatifs interminables et maladroits (le
trajet en voiture pour fuir la ville), When Evil Lurks ne parvient pourtant jamais
à se hisser à la hauteur de ses glorieux modèles.
Il n’en reste pas moins une
proposition de cinéma sincère, plombée par une écriture trop approximative mais
témoignant d’un véritable amour au cinéma d’exploitation.
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