This is fucking war !
Ça y est,
nous y sommes et les Etats Unis sont passés d’une société fracturée à une
véritable guerre civile où des états armés font sécession contre le
gouvernement fédéral.
Mais plus que l’aspect politique du conflit, le film
pourrait se dérouler dans n’importe quel pays du monde, c’est bien la guerre dans
toute son horreur et sa brutalité, et la couverture de l’information que le
réalisateur prend à bras le corps à travers une série de vignettes illustrant
le périple d’un groupe de journalistes dans un pays dévasté.
Dans Civil War il
est question de reporters plutôt que de soldats, de déshumanisation plutôt que
d’héroïsme. Car, et c’est le pari risqué du film, les personnages principaux de
ce voyage au bout de l’enfer n’ont rien de sympathiques.
Reporters de guerre
shootés à l’adrénaline ou lessivés à force de regarder l’horreur droit dans les
yeux, apprentie journaliste prête à tout pour faire sa place, l’humain n’existe
plus à travers l’objectif d’un appareil photo et les cadavres ont beau s’entasser
sur le bord du chemin, le principal reste l’interview ultime ou le cliché
mythique. On pleurera les morts plus tard si on les pleure, et on se forge une
carapace tellement épaisse pour durer dans le métier et éviter de sombrer dans
la folie que l’on en perd sa propre humanité.
Alex Garland conclut son film par
une séquence glaçante mais avant cela le réalisateur d’Annihilation et de Men
nous embarque dans un périple sur le fil du rasoir et d’une tension extrême, la
traversée d’une Amérique en feu où tout peut arriver, surtout le pire, et où
des soldats en uniforme affrontent les services secrets du Président à coup d’armes
automatiques dans une Maison Blanche en proie aux flammes.
Reflet déformant d’une
réalité de plus en plus anxiogène, Civil War reste avant tout le portrait d’individus
qui, livrés à eux même, sont capables des pires atrocités et de la froideur la
plus totale pour s’en faire le témoin. Eprouvant et pourtant désespérément lucide.
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