Retrouver la star de Slumdog Millionaire
derrière et devant la caméra d’un film de baston énervé produit par Jordan Peele
a de quoi éveiller la curiosité si ce n’est une attente fébrile.
Le résultat, s’il
n’est pas toujours à la hauteur de la hype générée par le film, est assez honnête
pour susciter une bienveillance immédiate.
Film d’action aux influences
multiples, des récentes pellicules indonésiennes et thaïlandaises en termes de
combats chorégraphiés jusqu’aux canons du genre américains pour la caractérisation
du héros, Monkey Man puise à la fois dans l’iconographie de la culture indienne
et dans les stéréotypes d’un genre très codifié.
D’un divertissement très
premier degrés à une dimension sociale exacerbée quand le personnage principal
s’érige en défenseur des opprimés, les hijras (transgenres et homosexuels) en
tête, le film de Dev Patel oscille constamment entre brutalité crue et
onirisme, saillie gore et sentimentalisme à l’eau de rose, spectacle primaire
et brûlot politique parfois naïf.
Immergé dans les traditions hindoues par la
figure du dieu Hanuman, le film n’en demeure pas moins résolument connecté à
une modernité tout aussi prégnante en Inde, symbole de la prédation des plus
riches et d’une avidité à peine voilée par le vernis du fanatisme religieux,
des brutalités policières et des manœuvres politiques.
Maladroit, épuisant dans
son éclectisme, codifié à l’extrême et pourtant unique en son genre, Monkey Man
est suffisamment sincère et généreux dans sa démesure pour engendrer la sympathie.
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