samedi 20 avril 2024

Monkey Man

Retrouver la star de Slumdog Millionaire derrière et devant la caméra d’un film de baston énervé produit par Jordan Peele a de quoi éveiller la curiosité si ce n’est une attente fébrile. 
Le résultat, s’il n’est pas toujours à la hauteur de la hype générée par le film, est assez honnête pour susciter une bienveillance immédiate. 
Film d’action aux influences multiples, des récentes pellicules indonésiennes et thaïlandaises en termes de combats chorégraphiés jusqu’aux canons du genre américains pour la caractérisation du héros, Monkey Man puise à la fois dans l’iconographie de la culture indienne et dans les stéréotypes d’un genre très codifié. 
D’un divertissement très premier degrés à une dimension sociale exacerbée quand le personnage principal s’érige en défenseur des opprimés, les hijras (transgenres et homosexuels) en tête, le film de Dev Patel oscille constamment entre brutalité crue et onirisme, saillie gore et sentimentalisme à l’eau de rose, spectacle primaire et brûlot politique parfois naïf. 
Immergé dans les traditions hindoues par la figure du dieu Hanuman, le film n’en demeure pas moins résolument connecté à une modernité tout aussi prégnante en Inde, symbole de la prédation des plus riches et d’une avidité à peine voilée par le vernis du fanatisme religieux, des brutalités policières et des manœuvres politiques. 
Maladroit, épuisant dans son éclectisme, codifié à l’extrême et pourtant unique en son genre, Monkey Man est suffisamment sincère et généreux dans sa démesure pour engendrer la sympathie.

Aucun commentaire: