Malheur aux vaincus.
C’est sur cette perspective passionnante que s’ouvre le second volet de la saga post Rocky plus de trente ans après Rocky 4 : qu’est il advenu de l’un des adversaires les plus redoutable de l’étalon italien après sa défaite ?
Déchu de son statu de héro national, abandonné de tous, Ivan Drago se réfugie en Ukraine avec son fils qu’il élève et entraîne dans la perspective d’une revanche. Lorsque Adonis Creed décroche le titre de champion du monde des poids lourd, l’heure de la vengeance sonne enfin pour les Drago.
En consacrant les dix premières minutes du film à Ivan et Viktor Drago, le réalisateur place d’emblée son histoire sous un angle intéressant en accordant une place importante aux supposés méchants. De fait, avec une économie de dialogue impressionnante, Dolph Lundgren et Florian Munteanu insufflent à leurs personnages, par delà une apparente froideur doublée d’une redoutable bestialité, une humanité touchante. En effet, et même s’il inverse le processus à la fin du film, les scénaristes ancrent l’entrainement et le quotidien des russes dans une misère et une dureté qui contrastent singulièrement avec le train de vie d’un Adonis Creed flambeur et comblé par une famille unie.
Alors oui, Creed 2 n’échappe pas aux facilités et aux lieux communs en brassant les thèmes les plus éculés comme le dépassement de soi, l’importance de la famille et le sacrifice, ascension, la chute et la renaissance. Il n’empêche que grâce à une belle distribution et des combats filmés intelligemment, le film fait office de véritable madeleine de Proust pour les quarantenaire qui ont un jour patienté des heures pour découvrir Rocky 4 en salle. Le plaisir de retrouver Stallone et Lundgren autrement que dans le pastiche Expendables est intact, et que dire de l’apparition (trop) brève mais au combien jouissive de Brigitte Nielsen ?
Depuis le premier Creed, le personnage le moins réussi reste celui de Bianca, le femme d’Adonis Creed interprétée par Tessa Thompson qui va jusqu’à pousser la chansonnette pour encourager son mari en Russie, mais en dehors de cette fausse note somme toute supportable, ce deuxième opus surpasse encore son prédécesseur par la nostalgie qu’il instaure à chacune de ses scènes.
Respectueux de son héritage mais décidé à poursuivre le mythe, Creed 2 dépoussière les fantômes du passé pour raconter encore et toujours la même histoire que l’on ne se lasse pas d’écouter.
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