samedi 19 janvier 2019

Glass

Au tout début des années 2000, alors que la vague des films dits de supers héros n’ont pas encore déferlé sur la planète, M. Night Shyamalan propose une lecture décalée et minimaliste du mythe super héroïque. 
En 2016, il revient sur le devant de la scène après une longue traversée du désert avec ce qui s’apparente à une sympathique et fort réussie série B portée par l’étonnant James McAvoy et que le pitch final raccorde in extremis à l’univers d’Incassable, annonçant une dernière partie chargée de faire la synthèse entre les deux films. 
Nous retrouvons donc ce bon vieux Davis Dunn, la Meute et Mr Glass en proie à une question existentielle posée une mystérieuse psychiatre : sont ils doués de super pouvoirs ou simplement victimes de maladies mentales ? 
Si Incassable bénéficiait de l’effet de surprise et d’une longueur d’avance sur la vague Marvel et DC Comics, si Split se suffisait à lui-même par ses qualités d’écriture, d’interprétation et de mise en scène, l’attente suscitée par Glass est tout autre. 
A l’heure où les supers héros envahissent régulièrement les écrans pour le meilleur et le pire et où des films majeurs ont illustré le genre (X-Men, Logan, Spiderman entre autre), il devient de plus en plus difficile de se contenter de la version étriquée que nous propose M. Night Shyamalan. Car outre une économie d’effets qui frôle l’amateurisme (les combats mettant en scène Bruce Willis semblent chorégraphiés pour éviter tout effort à l’acteur et deviennent rapidement ennuyeux par manque d’enjeu), le réalisateur, comme ce fut le cas pour Incassable, oublie en chemin ce qui fait l’essence même des supers héros, leur coté héroïque justement. 
Aussi louable soit sa motivation d’observer ce phénomène à hauteur d’homme, le film nous prive justement de cette dimension épique, ce qui ne veut pas forcement dire spectaculaire, indispensable au mythe du sur homme. Il s’en suit une succession de scènes minimalistes et introspectives et un (autre) pitch final qui ressemble un peu à un pétard mouillé pour clore cette trilogie intéressante par biais des aspects mais rattrapée par sa manière d’appréhender une galerie de demi dieux qui n’a pas fini de nous faire rêver.

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