A défaut de marquer au fer rouge un genre déjà bien exploité, The last girl aura au moins le mérite de nous présenter, non pas une approche nouvelle du film de zombie, mais une première partie qui contient à elle seule les germes d’une vision suffisamment décalée et dérangeante pour captiver notre attention.
Le film s’ouvre sur une base militaire assiégée par des hordes de contaminés, au sein de laquelle quelques scientifiques entourés par des militaires sur les dents éduquent et étudient d’étranges enfants. Les choses se précipitent lorsque les barrières sautent, au sens propre comme au sens figuré, plongeant une poignée de survivant dans une Angleterre en proie au chaos. C’est à partir de là que le film s’embourbe dans les ornières balisées de ses innombrables prédécesseurs.
Desservi par un doublage français insupportable et une distribution bancale, The last girl patine rapidement et s’étire avec peine vers une fin pour le moins étrange, mais non dénuée de cynisme. Alors que Gemma Arterton assure le minimum syndical entre deux larmes (trop) appuyées, Glenn Close compose comme à son habitude une femme froide et dénuée de tout scrupule qui s’avère assez vite agaçante.
Si le film est traversé par des scènes pour le moins marquantes, comme la procession des survivants au milieu d’une foule de zombies apathiques, The last girl n’en reste pas moins imprégné par des modèle dont il ne parvient jamais à s’affranchir. Le premier est sans nul doute le Jour des morts vivants de Romero dont il reprend une bonne partie de la trame, depuis la poignée de militaires, scientifiques et civils enfermés dans une base militaire qui finira par céder, jusqu’à l’étude des infectés par des savants dénués de la moindre émotion. Le film emprunte à 28 jours plus tard ses infectés porteurs d’un virus proche de la rage, à l’Armée des morts le plan choc de morts vivants fauchés par un véhicule en gros plan, tout en essayant de suivre son propre fil narratif porté par la jeune Sennia Nanua qui ne convainc qu’à moitié.
Intéressant par sa volonté d’explorer de nouvelles pistes dans son approche d’une apocalypse zombie, The last girl reste une demi réussite (ou un demi échec, selon le point de vue). Trop long, souvent trop démonstratif lorsque le moindre sous-entendu est appuyé par un gros plan sur le visage larmoyant de la belle Gemma Arterton, le film ne possède ni l’urgence des longs métrages de Danny Boyle ni le réalisme cru de la première trilogie de Romero. Il reste une tentative louable d’illustrer un avenir désespéré où les derniers survivants contempleront les ruines de notre monde à travers les vitres de leur abri devenu prison.
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