Après Grave, Brimstone, Get Out (et avant It comes at night ?), The Jane Doe Identity entérine le fait que 2017 sera bien l’année des films malins à budgets restreints entièrement basés sur une histoire solide, une réalisation soignée et quelques retournements de situation inattendus.
Ancrée dans la plus pure tradition des films de genre, l’histoire se concentre autour de trois personnages principaux (un père, son fils et un cadavre) enfermés dans un lieu clos pendant une nuit de tempête. Unité de lieu, de temps, casting réduit, tous les ingrédients sont réunis pour entrainer le spectateur dans une séance d’autopsie au long court dont personne ne sortira indemne. Et de fait, la magie opère.
En misant sur son atmosphère plutôt que sur des effets tapes à l’œil, et forcement onéreux, André Øvredal ne se refuse pourtant pas quelques jump scares mais démontre une capacité certaine à susciter une peur qui ira crescendo. Bien sûr on voit assez vite arriver la trame générale de l’histoire (dès la première scène de crime en fait) mais en procédant avec le corps de la victime comme d’un puzzle dont les éléments s’assemblent les uns après les autres, le réalisateur se met à la hauteur des spectateurs qui avancent au rythme des deux légistes.
On peut d’ailleurs noter que le personnage du père, interprété par l’inoxydable Brian Cox, présente plus d’une similarité avec le médecin légiste chef de la morgue de New York dans le formidable roman Necropolis de Herbert Lieberman. Tommy Tilden se caractérise en effet à travers ses relations avec son fils (sa fille pour Paul Konig dans Necropolis), par une maitrise certaine de son art et un trauma lié à sa défunte épouse. Coïncidence ou inspiration, cette figure paternelle n’en acquiert que plus de profondeur face à Emile Hirsch.
Mais la véritable énigme du film reste bien cette Jane Doe, cadavre trop parfait qui recèle de bien noirs secrets. Sans prétention et avec un véritable respect du genre, The Jane Doe Identity est une belle surprise dont la sincérité et l’efficacité devraient faire des émules.
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