Prélude au Quatuor de Los Angeles (Le Dahlia noir, Le Grand Nulle Part, L.A. Confidential, White Jazz), Perfidia se présente comme un voyage au long cours dans un Los Angeles traumatisé par l’attaque japonaise de Pearl Harbor.
Avec le soin maniaque du détail qui le caractérise, James Ellroy nous embarque à la rencontre de plusieurs dizaines de personnages, marionnettistes ou acteurs d’une tragédie qui se nourrit de la folie des Hommes. Flics violents, femmes fatales, artistes engagés et espions japonais, ils dansent tous au-dessus d’un volcan qui menace de les consumer à chaque instant.
Roman après roman, Ellroy écrit l’histoire fantasmée de son Amérique, le pays de tous les possibles où se côtoient le meilleur et souvent le pire. Nourrit de ses fantasmes les plus intimes (le viol, son obsession pour une imagerie fasciste, le voyeurisme, le racisme), l’auteur dévoile des pans entiers de la mythologie qu’il écrit depuis des années, au risque de parfois perdre son lecteur dans les fils de ses multiples intrigues et personnages. Pivot central du roman où s’entrecroisent plusieurs destins, Dudley Smith hante les pages de Perfidia qui nous dévoile par la même occasion l’étonnante parenté du futur Dahlia noir.
Roman historique autant que polar, miroir de son époque autant que de son auteur, Perfidia constitue la première pierre d’un second Quatuor de Los Angeles qui s’avère d’ors et déjà passionnant et foisonnant.
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