Si Scott Cooper cède parfois à quelques facilités (l’attaque de la maison où est sensé se trouver le dealer, le parallèle entre la partie de chasse au cerf et à l’homme), il fait toutefois preuve d’un vrai sens de la mise en scène avec une capacité à raconter une tranche de vie en quelques plans. Il suffit de voir Russell Baze à l’usine, avec son frère où pendant quelques minutes avec sa petite amie pour cerner le personnage, aidé il est vrai par une interprétation au cordeau de Christian Bale toujours bien entouré.
Alors que l’histoire aurait pu commencer à sa sortie de prison et se concentrer sur la dernière partie du drame, résumant ainsi l’intrigue à son strict minimum, le réalisateur prend au contraire le temps de raconter son histoire du début à la fin. Nous vivons avec les deux frères avant les drames qui vont les séparer et changer leur vie à jamais, nous les suivons, parfois de façon elliptique, tout au long de leur vie jusqu’à un final dont on peut discuter la morale mais qui reste en cohérence avec la noirceur ambiante du film.
Car Scott Cooper ne fait aucune concession scénaristique. Evitant les scènes larmoyantes et un misérabilisme facile, il plonge néanmoins ses protagonistes dans une misère aussi bien sociale qu’affective qui fait du film bien plus qu’une énième histoire de vengeance filiale. Les brasiers de la colère parle de ces milliers de personnes oubliées par le rêve américain, de ces laissés pour compte qui ne peuvent compter que sur eux même pour s’en sortir. C’est rude, inconfortable mais aussi puissant et salutaire.
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