Midnight Meat Train est l’adaptation d’une nouvelle de Clive Barker tirée du Livre de sang publié en 1987, et qui voit un photographe s’enfoncer dans les entrailles de la ville à la poursuite d’un tueur qui sévit dans le métro.
La richesse du matériau d’origine pouvait nous laisser espérer un film d’horreur traumatisant. Le pari n’est qu’à moitié réussi.
Midnight Meat Train souffre en effet d’un scénario et de dialogues maladroits, du moins dans la première partie du film. Le couple que forment le photographe et sa compagne n’est en effet pas du tout crédible. Ils passent en quelques secondes du couple heureux et épanoui à des personnages en crise et en proie à des forces qui les dépassent, d’une manière assez peu convaincante.
La nouvelle de Clive Barker était construite autour de deux axes forts. D’une part la présence de ces créatures souterraines et de leurs serviteurs qui les nourrissent de chair humaine, créatures qui symbolisent le cœur même de la ville, son origine et son coté obscur. D’autre part, la transformation du personnage principal qui s’achemine lentement mais surement vers sa destiné et une métamorphose douloureuse, autant physiquement que psychologiquement. En terrassant son adversaire, il devra prendre sa place et devenir à son tour le serviteur muet de ces monstres souterrains, jusqu’à ce qu’un autre le remplace.
De ces deux points de vue, le film rate complètement l’essence même de l’histoire originelle. Le personnage de Léon Kauffman n’est en effet pas assez écrit pour faire passer ce sentiment de victime qui se change en monstre. Les autres caractères se comportent de manière tout à fait imbéciles, à l’instar des plus mauvais slashers. Ils fouillent l’appartement du meurtrier, qui bien sur revient les traquer. Maya se lance spontanément dans la gueule du loup en s’enfonçant dans les couloirs du métro, bref, tous les clichés du genre y passent. Quand aux créatures de l’ombre, et surtout ce qu’elles représentent, leur lien avec cette ville tentaculaire et dangereuse, elles ne sont qu’esquissées.
Il reste que les scènes gores sont plutôt réussies, bien qu’un peu stylisées et usant plus qu’il n’en faut d’effets numériques. On pouvait cependant s’attendre à bien pire de la part du réalisateur de Versus. Les plans des combats entre Léon et Mahogany sont trop découpés et rapides et perdent de ce fait toute lisibilité.
Nous assistons donc à une demi réussite, ou un demi échec, c’est selon. Midnight Meat Train est un film d’horreur qui se laisse regarder mais qui n’est pas assez organique, viscérale pour illustrer comme il se doit l’univers de l’un des piliers de la littérature d’horreur anglaise.
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