samedi 25 juillet 2009

Bronson

Bronson est un film étrange. Nicholas Winding Refn choisit de raconter une partie de la vie de Michaël Peterson dit Charles Bronson, autoproclamé prisonnier le plus violent d’Angleterre.
Pour ce faire, à la manière de la trilogie Puscher, le réalisateur filme dans un style épuré, caméra à l’épaule, avec économie de moyen et tournage rapide.
Mais contrairement à ses précédents films qui suivaient de manière sèche et réaliste le quotidien et les destins croisés de délinquants à Copenhague, il livre avec Bronson un film qui se veut stylisé, alternant des scènes de théâtre fictives et la vie de ce prisonnier violent et incontrôlable.
Il en résulte une impression de fourre tout où les scènes poignantes côtoient un cabotinage parfois pénible.
Bronson ressemble au brouillon de ce qui aurait pu être une analyse intéressante de cet homme qui apparait comme totalement imprévisible et notoirement incapable de vivre parmi ses semblables.
L’une des forces du film tient à la personnalité de son acteur principal Tom Hardy qui incarne à merveille le caractère imprévisible de cette bombe à retardement qu’est Michaël Peterson. Alors que son unique ambition est d’être connu, et reconnu (d’où les scènes où il est sur scène dans un théâtre imaginaire face à un public plongé dans le noir), il utilise pour cela la seule chose qu’il connait, la violence. Bronson apparait comme une incongruité pour la société qui l’entoure.
Alors que la prison est sensée isoler les individus incapables de vivre en société, cette même institution devient incapable de gérer un tel individu. Bronson est alors transféré en hôpital psychiatrique où le problème ne trouve pas plus de solution. Faute de mieux, les autorités décident de le remettre en liberté, pensant ainsi se débarrasser de ce personnage hors du commun. Bien évidemment, après 69 jours passés en combats clandestins et une ébauche de liaison amoureuse qui tourne court, Bronson retourne en prison.
Véritable emblème de l’échec du système pénitentiaire, la vie de Bronson avait en effet de quoi inspirer plus d’un cinéaste. Malheureusement, si le film n’est pas entièrement raté, on ne peut pas dire que Bronson soit à la hauteur de ses ambitions. Le jeu parfois exagéré de Tom Hardy renvoie aux grimaces de Malcom McDowell dans Orange Mécanique et ce n’est pas ce qu’il fait de mieux.
Seul le dernier plan qui semble être une représentation des Enfers nous fait apercevoir ce qu’aurait pu être le film, la représentation tragique de la souffrance d’un homme incapable de vivre en société, sa soif de reconnaissance qui s’exprime par le seul biais de la violence, le procès d’un système carcéral incapable de prendre en charge ce type d’individu.
Attendons la sortie de Walhalla Rising pour connaitre le réel potentiel de ce jeune réalisateur dont les tourments, illustrés dans le documentaire Gambler, renvoient en partie au personnage de Bronson.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je ne suis pas d'accord avec vous. je ne pense pas que l'on puisse dire cela, à moins que vous n'ayez pas pris la peine de regarder et analyser le film sous toutes ses coutures.