En décrivant l’enquête menée par un journaliste sur une série de meurtres qui le conduiront dans l’entourage de son ami politicien, le film nous invite dans les arcanes de la presse américaine et les coulisses du pouvoir. Les relations troubles des politiques et de l’industrie de l’armement servent de canevas à une histoire certes classique mais bien tenue et parfaitement interprétée.
Si l’on peut déplorer un dénouement à rallonge qui aurait gagné à être raccourci, il faut reconnaitre que l’on s’embarque avec plaisir aux cotés d’une galerie de personnages aux motivations et à la morale ambigües.
Mais l’originalité du film réside aussi dans la dualité et l’affrontement entre les journalistes respectivement interprétés par Russel Crowe et Rachel McAdams.
Le premier est un homme d’investigation chevronné de la vieille école, l’un des piliers du journal qui enquête sur le terrain. L’autre est une jeune journaliste qui s’occupe de l’un des blogs du journal. Elle diffuse de l’information presque en temps réel et privilégie la primeur à l’investigation, le scoop plutôt que l’information vérifiée et recroisée.
Au-delà de la rivalité qui se mue en complicité, thème archi rabattu du cinéma, c’est bien de deux conceptions du journalisme dont il est question. D’un coté la presse papier et ses articles de fond, de l’autre la presse web et son immédiateté. Le générique final qui nous fait suivre la fabrication d’un journal avec ses presses rotatives et son encrage sonne comme un hommage à un média que certains considèrent comme vieillissant, pour ne pas dire sur le déclin.
Souhaitons naïvement que, à l’image des deux journalistes du film, les deux médias se complètent au service d’une information impartiale et juste.
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