samedi 30 novembre 2024

Heretic

Le début d’Heretic renvoie presque au plan près à l’introduction de Knock Knock sorti en 2015 : deux charmantes jeunes filles trempées par la pluie frappent à la porte d’une maison isolée habitée par un homme seul. La ressemblance s’arrête là car, alors que le danger vient de l’extérieur dans le thriller horrifique d’Eli Roth, c’est bien dans les méandres de cette étrange demeure que vont se retrouver piégées les deux missionnaires mormones venues convertir un retraité moins inoffensif qu’il n’en a l’air. 
Le concept de départ s’avère d’emblée passionnant lorsque le personnage campé par un Hugh Grant, visiblement très investi dans son rôle, déroule sa rhétorique autour de son rapport aux religions tandis que la caméra du duo Scott Beck et Bryan Woods installe par petites touches d’abord imperceptibles un climat de tension de plus en plus inquiétant. 
Tant que la parole se substitue aux actes pour distiller la peur, le jeu du chat et de la souris s’avère passionnant dans sa première manche avant de s’étirer en longueur et de montrer les limites du système. 
Très vite, un ennui poli s’installe avant que le film ne bascule dans une seconde partie plus convenue où, malgré tous les efforts de son interprète, M. Reed ne parvient plus que rarement à incarner une menace crédible. 
Avec un concept assumé jusqu’au bout et une petite demi-heure en moins Heretic aurait pu s’inscrire dans la lignée des meilleurs films d’épouvante de ces dernières années. L’intention est là mais le résultat n’est hélas pas à la hauteur de l’idée de départ.

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