Le début d’Heretic renvoie presque au
plan près à l’introduction de Knock Knock sorti en 2015 : deux charmantes jeunes
filles trempées par la pluie frappent à la porte d’une maison isolée habitée
par un homme seul. La ressemblance s’arrête là car, alors que le danger vient
de l’extérieur dans le thriller horrifique d’Eli Roth, c’est bien dans les
méandres de cette étrange demeure que vont se retrouver piégées les deux missionnaires
mormones venues convertir un retraité moins inoffensif qu’il n’en a l’air.
Le
concept de départ s’avère d’emblée passionnant lorsque le personnage campé par
un Hugh Grant, visiblement très investi dans son rôle, déroule sa rhétorique autour
de son rapport aux religions tandis que la caméra du duo Scott Beck et Bryan
Woods installe par petites touches d’abord imperceptibles un climat de tension
de plus en plus inquiétant.
Tant que la parole se substitue aux actes pour
distiller la peur, le jeu du chat et de la souris s’avère passionnant dans sa
première manche avant de s’étirer en longueur et de montrer les limites du
système.
Très vite, un ennui poli s’installe avant que le film ne bascule dans
une seconde partie plus convenue où, malgré tous les efforts de son interprète,
M. Reed ne parvient plus que rarement à incarner une menace crédible.
Avec un
concept assumé jusqu’au bout et une petite demi-heure en moins Heretic aurait
pu s’inscrire dans la lignée des meilleurs films d’épouvante de ces dernières
années. L’intention est là mais le résultat n’est hélas pas à la hauteur de l’idée
de départ.