Menacés par l’Allemagne nazie, attaqués par le Japon impérial, les États Unis se jettent à corps perdu dans une course contre la montre pour brandir avant tout le monde une menace telle que plus aucun pays ne se risquera à déclarer de guerre. C’est du moins la conviction des scientifiques menés par J. Robert Oppenheimer, personnage trouble et complexe partagé entre ses sympathies communistes, sa dévotion à la physique et son attachement à un pays qui voit en la Russie sa prochaine Némésis.
Et c’est bien cette Amérique rongée par un anticommunisme primaire qui intéresse le réalisateur, davantage qu’un homme dont en ne fait qu’entrevoir la vie privée, entre des enfants geignards, une maitresse instable et une femme alcoolique, et dont les motivations profondes restent finalement assez confuses.
Moins labyrinthique que Tenet ou Inception, Oppenheimer lâche pourtant la main de ses spectateurs, tenus de se débrouiller par eux même entre une profusion de personnages de premier plan et des sautes chronologiques rythmées par une alternance entre couleur et noir et blanc selon le point de vue des protagonistes.
Servis par un casting de premier plan, le film aurait gagné à davantage de pédagogie pour entrer dans le cœur du réacteur, celui de la fabrication de la première bombe atomique qui modèlera à tout jamais un équilibre mondial basé sur la dissuasion au prix de plusieurs centaines de milliers de morts. Et si pour une fois les scientifiques avaient raison ?
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