Copland, Walk the line, Logan, il n’existait surement pas de réalisateur plus adapté que James Mangold pour se confronter au mythe Indiana Jones et lui offrir une sortie digne de sa légende. Il faut croire que certains fantômes doivent reposer en paix et qu’il vaut mieux éviter de trop les solliciter.
Indiana Jones et la Cadran de la Destinée débute par une scène de poursuite à bord d’un train filmée de nuit avec un éclairage approximatif et une photographie d’une laideur confondante. Du rajeunissement numérique d’Harrison Ford aux dialogues bancals on commence à ressentir une gêne qui ne se démentira jamais tout au long de ces interminables deux heures trente.
Partagé entre le respect du mythe et une volonté louable de gagner son identité propre, le réalisateur n’arrivera jamais à produire autre chose qu’une pâle copie de la trilogie originale (passons sous silence un quatrième opus au mieux gênant). La scène de la vente des objets d’art fait écho au cabaret du Temple maudit sans en retrouver l’énergie ni l’inventivité, la séquence d’introduction louche en vain du côté de la Dernière Croisade et le très dispensable adolescent qui colle aux basques d’Helena Shaw n’est que la pauvre imitation de Demi-Lune.
Pourtant le film comporte quelques bonnes idées dont les deux principales restent le choix de Phoebe Waller-Bridge en ersatz débridé de notre archéologue préféré et un final qui assume à fond l’argument fantastique jusque là effleuré dans les précédents opus.
Si Harrison Ford ne démérite pas en professeur fatigué et si les principales figures du passé reviennent pour un dernier tour de piste, la magie n’opère plus et on se prend à bailler et à regarder d’un œil distrait les vaines gesticulations de nazis de pacotille et de héros qui n’y croient plus vraiment. Comme le dit si bien Indy, sa place est dans un musée.
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