Résistance. C’est le premier mot qui vient à l’esprit lors de la lecture de ce roman.
Résistance d’une jeune fille sous l’emprise toxique d’un père charismatique et abusif, résistance de ce père, Martin, tout aussi rebuté qu’effrayé par un monde extérieur qu’il rejette dans un élan survivaliste, résistance face à des pulsions contre nature, une dépréciation de soi et une nature dangereuse autant que nourricière, grand thème s’il en est de la littérature américaine.
Pour son premier roman, Gabriel Tallent oppose en effet l’immensité d’une nature sauvage décrite avec une précision presque maniaque et le repli sur soi d’individus en marge d’une société qui leur est étrangère.
Turtle se renferme sur son monde intérieur fabriqué de toute pièce par son père qui voit en elle la quintessence du sexe opposé, sa fille et sa femme, l’amante et la guerrière qui devra renaitre sur les cendres de l’ancien monde.
My absolute darling est de ces romans qui se lisent avec les tripes, oscillant sur le fil ténu de sentiments interdits et imposant son rythme lent et ses personnages remarquables. Malgré une fin abrupte, l’auteur ose des ruptures de ton bienvenues avec les personnages de Brett et Jacob, des scènes d’une violence physique et psychologique rarement vues et campe avec Turtle une battante absolument inoubliable.
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