J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de l’excellent Braqueurs réalisé par Julien Leclercq en 2016, alors quand une partie de l’équipe (Julien Leclercq, Kaaris, Sami Bouajila) revient avec un polar sombre porté par un Jean Claude Van Damme à contre-emploi, le projet ne pouvait que susciter un vif intérêt. Hélas, le résultat est bien éloigné du résultat escompté.
Impressionné par la star qui occupe tous les plans, le réalisateur semble se cantonner à mettre en scène un Van Damme dont le jeu se résume à trois expressions. Si le belge adepte du grand écart avait montré avec Replicant de réels talents d’acteur, il se contente ici d’afficher un air de chien battu perdu dans une réflexion trop profonde pour se sentir concerné par ses scènes.
Porté par des dialogues faiblards et des personnages taillés à la serpe, Lukas n’arrive jamais à se hisser plus haut qu’un modeste polar sur fond de tragédie familiale. C’est d’autant plus dommage que Julien Leclercq n’abandonne pas son ambition de renouveler le polar français, mais il reste ici trop occupé à casser l’image américaine de Van Damme pour apporter aux autres personnages la consistance voulue. On ne saurait trop lui conseiller de revenir à des projets plus modestes mais plus sincères pour illustrer un genre dont il reste l’un des plus fervents défenseurs.
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