lundi 25 juin 2018

Ceci est mon corps

Il y a du Jack Ketchum et du Bukowski dans ce court roman de Patrick Michael Finn. Un récit rude, âpre et douloureux comme peut l’être l’adolescence dont cette nuit d’horreur constitue une allégorie à fleur de peau. 
Il faut arriver au bout de ce texte cinglant comme un shot de bourbon pour comprendre la cohérence de la traduction française de A martyr for Suzy Kosasovich ainsi que la couverture épurée de cette nouvelle collection Equinox des Arènes. 
Car il est bien question de sacrifice et de religion, de chair, de sexe et d’alcool, de rite initiatique et de passage à l’âge adulte dans un milieu prolétaire n’offrant d’autres issues à une jeunesse désemparée que les bars interlopes, les églises poussiéreuses ou les usines qui les broient, au sens propre comme au figuré. 
Patrick Michael Finn nourrit son histoire de sueur, de sperme et de sang et concentre en quelques heures le destin de vies sacrifiées que rien ne pourra racheter, pas même l’innocence offerte en pâture à la misère physique et intellectuelle d’une jeunesse condamnée d’avance.

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