Get Out s’inscrit dans cette veine de films malins à petits budgets qui parviennent à concilier un discours social avec une histoire suffisamment tordue pour nous tenir en haleine jusqu’à la dernière minute. Ou presque. Car si le film n’est pas exempt de quelques petits défaut, dont un final trop rapide et trop facilement expédié, le réalisateur Jordan Peele réussit à instaurer une atmosphère réellement pesante et anxiogène.
Alors que Chris découvre sa belle-famille en compagnie de la belle Rose Armitage, nous plongeons avec lui au sein de ce foyer de libéraux fortunés trop polis pour être honnêtes. Et de fait, le vernis craque par petites touches, des détails ou des attitudes au début anodines qui virent assez vite au cauchemar éveillé pour ce jeune homme noir confronté, sous couvert de les dénoncer, à tous les préjugés raciaux. Car c’est bien à l’image des noirs que s’attaque le film, plus qu’à la condition de vie des gens de couleur aux Etats Unis.
Oscillant constamment entre la comédie acerbe par le biais du bon copain de service, et le film de genre, Get Out s’achemine doucement vers un final digne de la Quatrième Dimension qui semble par de nombreux détails tiré par les cheveux (la salle d’opération éclairée à la bougie vaut en cela son pesant d’or). Volonté délibérée du réalisateur qui assume pleinement son statut de série B ou facilité scénaristique, il n’en reste pas moins que le film nous aura tenu en haleine pendant plus d’une heure trente, servi en cela par un casting impeccable et un solide sens de la réalisation.
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