Difficile de classer ce livre culte de German Maggiori. Roman noir, polar hard boiled, trip halluciné, au final peu importe, Entre hommes nous emporte dans un tourbillon de destins croisés qui ne sont pas sans rappeler la structure narrative et la qualité littéraire d’un Donald Ray Pollock.
Loin de l’univers de James Ellroy comme nous le vend maladroitement la quatrième de couv’, Entre hommes convoque une galerie absolument incroyable de flics, prostitués, et truands qui se croisent, se trahissent et s’entretuent dans un Buenos Aires cauchemardesque.
Brassant les codes du polar avec un humour noir surréaliste, German Maggiori retranscrit à merveille la parano des camés, la tristesse des petits matins blêmes, cet entre-deux crépusculaire où l’on grille la dernière cigarette d’une nuit trop agitée, assis sur le rebord d’un trottoir anonyme.
Entre folie et désespoir, l’auteur impose un style unique et faussement déstructuré qui n’est pas sans rappeler la gouaille populaire d’un San Antonio sous acide. Il nous prend par la main pour ne plus nous lâcher jusqu’à une fin désenchanté et quasi nihiliste qui nous laisse pantois, à bout de souffle, la bouche pâteuse mais heureux d’avoir déniché un si bon livre.
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