lundi 19 août 2013

Kick-Ass 2


La première adaptation du comics de John Romita Jr et Mark Millar proposait une mise en abime intéressante de la condition de super héros, doublé d’une comédie d’action au second degrés réjouissant. Ce deuxième volet fait la part belle au spectacle débridé, oubliant au passage l’aspect introspectif qui caractérisait la franchise. Certes, on retrouve le thème de la figure paternelle sacrifiée pour permettre aux adolescents d’accéder à l’âge adulte, et surtout celui de la dualité des super héros avec cette question essentielle : qui du costume ou de l’homme ou la femme qui le porte est le plus important dans le statu héroïque ? L’histoire se passe tout de suite après les évènements relatés dans le premier épisode. Kick Ass a fait des émules et ce sont désormais des dizaines de citoyens ordinaires qui revêtent le costume de super héros pour la plupart assez improbables pour faire régner l’ordre. Mais entre l’image du super héros et la réalité de la rue, il y a un pas qu’il est parfois douloureux de franchir. Et c’est bien d’image dont il est question ici, relayée par les réseaux sociaux et sans laquelle les justiciers ou super vilains ne sauraient exister.
De ce point de vue, Kick-Ass 2 est connecté à son époque, Twitter, Youtube ou Facebook remplaçant les journaux qui naguère relayaient les exploits de Spiderman ou Superman. Mais la réflexion s’arrête là. Le film prend le parti d’une comédie décomplexée ne reculant devant aucune limite (seul l’aspect sexuel n’est pas vraiment explicite) pour illustrer les exploits de ses protagonistes souvent plus ridicules que tragiques, tout en étant dangereux, pour eux même comme pour leurs proches.
Dans un paysage cinématographique souvent frileux, il est bon de voir un film assez grand public, classé PG 13 et non pas R, débiter autant d’injures et montrer une violence, certes cartoonesque, mais la plupart du temps frontale. Car les coups portent dans Kick-Ass 2, le sang gicle et les combats n’ont rien à envier aux derniers films d’actions sortis sur les écrans.
Si le personnage de Kick Ass reste central, ce sont pourtant ceux de Hit Girl et Motherfuker qui assure le spectacle. Quand Mindy enfile son costume, on est sur d’assister à une scène de baston titanesque et particulièrement bien chorégraphiée. Quand à Chris D’Amico, en passant de Red Mist à Motherfuker, il ne fait que décupler son potentiel de méchanceté qui n’a d’égal que sa bêtise et le plaisir que l’on a de le voir apparaitre à l’écran.
Ne se prenant pas au sérieux, jouant avec bonheur d’une distanciation vis-à-vis de ses personnages et d’un second degré qui reste la marque de fabrique de la série, Kick-Ass 2 est un méchant coup de pied dans les testicules des comédies actuellement en vigueur. Jusque boutiste, frôlant parfois la vulgarité sans jamais franchement y tomber, et cela jusque dans le plan post générique, le film ose être incorrect, voire irrévérencieux sans pour autant sacrifier le spectacle qu’il nous offre.
Alors certes, nous ne sommes pas dans une profonde réflexion sur la notion de justice, ni dans une introspection pour déterminer si l’habit fait le moine ou le contraire. Kick-Ass 2 est violent, drôle, efficace, grossier, en un mot jubilatoire.

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