vendredi 23 août 2013

Conjuring – Les dossiers Warren


James Wan a bien compris que c’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes, et qu’il n’est nul besoin de 3D ou de fond footage pour faire sursauter les spectateurs. Reprenant la même veine qu’Insidious, une épouvante à l’ancienne, il livre avec The Conjuring un film encore plus effrayant, ce qui n’est pas peu dire. Cette fois, le réalisateur opte pour une trame plus classique si l’on peut dire. Pas de monde parallèle hanté par des esprits maléfiques, mais l’une des affaires résolues par le célèbre couple Warren qu’il remet sur le devant de la scène. Ed est démonologue, Lorraine est médium. Leur métier consiste à venir en aide aux personnes confrontées à des phénomènes paranormaux. En croisant la route de la famille Perron, ils vont devoir faire face à un véritable catalogue de ce qui se fait de plus effrayant en termes de surnaturel. Maison hantée, possession, exorcisme, malédiction, sorcellerie, tout ou presque y passe sans pour autant que le film ne sombre dans l’étalage gratuit d’effets chocs.
Car au gré d’une filmographie de plus en plus impressionnante, James Wan démontre qu’il est un réalisateur maitrisant parfaitement les mécanismes de la peur.
Premièrement, il sait s’entourer d’une solide équipe d’interprètes. Vera Farmiga impose une personnalité forte avec une impressionnante économie de moyen, Patrick Wilson déjà présent dans Insidious est parfait dans le rôle du démonologue inquiet pour sa femme, quand à Lili Taylor, (SPOILER) elle passe de la mère de famille protectrice à la femme possédée par l’esprit de la sorcière avec une déconcertante facilité (fin du SPOILER).
James Wan sait aussi manier avec parcimonie les ressors les plus efficaces d’un film d’épouvante. Après un prologue qui nous met tout de suite dans le bain, il fait monter la tension en jouant sur des effets mille fois vus au cinéma (portes qui grincent, température qui chute, cadres qui se décrochent du mur, apparitions furtives,…) en gardant à l’esprit que moins on en montre et plus l’effet est réussi. Il utilise une fois encore la musique comme un élément de tension à part entière, jusqu’au score finale dont les violons grinçants nous accompagnent bien après la fin du film.
En jouant le parallèle entre les familles Warren et Perron qui se verront confrontées au même danger, le réalisateur diversifient les points de vue, plaçant toujours le spectateur au même niveau que ses personnages, décuplant ainsi l’effroi ressenti par les acteurs du drame qui se joue devant nos yeux.
Riches en scènes fortes particulièrement réussies (l’exorcisme, les apparitions des spectres), The Conjuring réussi le pari audacieux de nous flanquer une trouille monstre. C’est rare et c’est bon.

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