Car la grande réussite de Cogan, outre son ton résolument pessimiste, vient de ses acteurs. Brad Pitt, encore une fois parfait, est entouré par l’immense et trop rare Tony Sopra… heu James Gandolfini qui retrouve entre autre son ennemi juré des Soprano, Vincent Curatola, alors que le père de Six Feet Under interprété par Richard Jenkins campe un intermédiaire réjouissant entre Cogan et les familles mafieuses. Ajoutons à cela Ray Liotta, Sam Shepard et nous obtenons le casting parfait pour un film de gangsters.
Les qualités du film ne se résument heureusement pas à son interprétation et à ses personnages. Après un démarrage lent, Cogan prend le temps d’amener l’ensemble de ses protagonistes vers un final nihiliste, en passant par des scènes de dialogues savoureuses, notamment entre Brad Pitt et James Gandolfini qui incarne avec délectation un tueur à la dérive.
(attention spoiler) Cogan est donc un vrai polar dont le réalisateur se plait à détourner les règles, filmant les scènes les plus violentes de manière crue (le passage à tabac de Ray Liotta) ou esthétiques (l’exécution de ce dernier)(fin du spoiler), ne reculant pas devant un discours sociale peu entendu dans les films actuels et inattendu dans un film de genre. Non dénuée de défaut, l’entreprise est suffisamment intéressante et culottée pour être saluée, et l’intérêt que l’on porte aux personnages ne fait qu’augmenter tout au long du film.
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