Plutôt que de jouer sur la suggestion et de faire confiance à l’imagination des spectateurs, le réalisateur choisit de trop en montrer et trop tôt. L’effet le plus raté est surement l’apparition des enfants disparus, dont le maquillage est grossier, et les apparitions tellement chorégraphiées qu’elles en perdent tout effet traumatisant. L’apothéose est atteinte avec la scène finale durant laquelle la petite fille rejoint les autres enfants, tellement appuyée que ça en devient gênant.
Là où les grands réalisateurs ont depuis longtemps compris que moins on en montre et plus l’effet est réussi, Scott Derrickson applique l’exact contraire. Empruntant le personnage du père écrivain hanté par ce qu’il écrit à Shinning, la malédiction qui suit la famille à Insidious, Sinister n’est pourtant pas complètement raté. Les images des meurtres tournées en super 8 que nous découvrons en même temps que l’écrivain sont glaçantes, le pitch même du film est intéressant et les personnages principaux sont assez bien écrits. La déception devant le traitement d’un tel matériau n’en est que plus forte. On peut toujours se consoler en considérant que l’on a échappé au found footage et à la 3D...
Sinister n’est certes pas la nouvelle bombe du cinéma de terreur, et on ne peut que rêver du film qu’aurait réalisé un James Wan avec un tel scénario.
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