Qui vole un œuf vole un bœuf. Qui vole un panier de cerise braque des fourgons blindés. C’est cet adage qu’illustre Olivier Marchal avec son nouveau film qui, une fois n’est pas coutume, louche davantage du coté des truands que des policiers.
Sans se départir de son réalisme cru et de la connaissance du milieu qui sons devenus sa marque de fabrique, le réalisateur succombe pourtant à l’attrait de la mythologie du grand banditisme. Une mythologie aujourd’hui révolue faite de code d’honneur, de parole engagée et d’amitié indéfectible. C’est sur la base de cette amitié qu’est construite l’histoire d’Edmond Vidal et de Serge Suttel, et plus largement celle du gang des Lyonnais qui défrayèrent la chronique dans les années 70.
Des braqueurs aujourd’hui devenus grand pères. Certains ont pris leur retraite et n’aspirent qu’à tourner la page, d’autre sont encore en activité. C’est le cas de Serge Suttel qui refait surface après treize ans d’absence. Avec lui des montagnes d’ennuis qui vont contraindre Edmond Vidal, son ami de toujours à reprendre les armes bien malgré lui.
Les Lyonnais renouent avec la grande tradition des films de gangsters et des histoires de clans. Des personnages essentiellement masculins, des conflits de génération et de valeurs, des vengeances et l’engrenage de la violence, tout est réuni pour que le film marche sur les pas des grands qui l’ont précédé. La structure alternant les flashes back et l’histoire contemporaine n’est pas sans évoquer le second volet du Parrain de Coppola, quand à la fête donnée en l’honneur du baptême du petit fils de Momon, elle renvoie elle aussi aux deux premiers épisodes du Parrain. La fusillade durant l’évasion de Serge Suttel rappelle quelques scènes de Heat et dès que l’on parle de film de gangsters il est bien entendu difficile de ne pas évoquer l’univers de Martin Scorcese.
Olivier Marchal ne réinvente donc rien mais sans être un Parrain à la française, son film n’a pas à rougir de la comparaison avec ses illustres ainés. Alors bien sur, le montage n’est pas aussi fluide et brillant que chez Coppola, Gérard Lanvin n’est pas Al Pacino (mais il reste super crédible dans son rôle de patriarche qu’il ne faut pas embêter) et l’ensemble a un air de déjà vu. Mais Les Lyonnais n’en demeure pas moins un film solide, porté par des acteurs avec de véritables gueules et réellement habités par leurs personnages. Ajoutons à cela des dialogues qui font mouche, une scène de fusillade maitrisée, des personnages attachant qui suscitent une réelle empathie et nous obtenons un film réussi qui tient toute ses promesses.
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