samedi 8 mai 2010

Iron Man 2

Iron Man 2 comporte de nombreux atouts. L’armure conçue par le milliardaire Tony Stark est complètement crédible, les personnages sont interprétés par des acteurs et actrices de talent, la réalisation est correcte et les effets spéciaux plutôt réussis.
En sortant de la salle, on se demande donc ce qui manque au film pour se hisser au niveau des références du genre que sont les deux premiers X-Men, Spiderman ou Dark Knight.
Sans pour autant tomber dans les abimes des adaptations sacrifiées (Elektra et compagnie), Iron Man se regarde avec plaisir mais il manque définitivement quelque chose au film pour parvenir à transcender un personnage il est vrai moins connu que l’Homme Araignée, Batman ou Super Man.
Les supers héros que sont Iron man et Batman ont d’ailleurs plusieurs points communs. Tony Stark et Bruce Wayne sont tous les deux des hommes sans pouvoirs particuliers mais extrêmement riche et dotés d’une technologie avancée qui leur permet de combattre le crime. Chacun est hanté par ses démons. Bruce Wayne est sombre et tourmenté, parfois proche d’un psychopathe. Tony Stark est un alcoolique chronique qui sombre peu à peu et qui doit même abandonner l’armure d’Iron Man pendant un moment. Batman rejoindra pour un temps la JLA alors qu’Iron Man fera partie des Vengeurs. Quelle est alors la différence de traitement majeur qui fait de The Dark Knight un chef d’œuvre du genre et d’Iron Man un divertissement sympathique ?
La première chose est le coté sombre du héros qui n’est qu’effleuré dans ce second opus d’Iron Man. Tony Stark, toujours impeccablement interprété par un Robert Downey Junior au sommet de sa forme, est un homme peu sympathique. Egocentrique, narcissique, arrogant, il a tendance à un peu trop faire la fête et nous est présenté comme un jet setter à la répartie facile, possédant l’assurance que confère l’argent. Alors que Christopher Nolan exploitait davantage le coté névrosé de son héros, Jon Favreau nous présente un Tony Stark certes agaçant et malade mais loin de l’homme rongé par l’alcool que l’on peut voir dans les comics.
La seconde chose qui différencie les deux films et l’approche des personnages est le méchant, ou plutôt les méchants sans lesquels les super héros n’ont pas de raison d’être. L’une des grandes réussites de The Dark Knight est sans conteste le personnage du Joker, sublimé par l’interprétation magistrale d’un Heath Ledger totalement habité par son rôle. Le Joker apparait comme une sorte de double maléfique de Batman, les deux personnages nourrissant une relation d’amour haine toujours ambiguë. Même si Mickey Rourke campe un Whiplash impressionnant, il est épaulé par un Justin Hammer certes réjouissant mais plus drôle que véritablement menaçant. Le personnage de la Veuve Noire campée par Scarlett Johansson était prometteur mais reste lui aussi sous exploité.
Iron Man est de plus handicapé par une multitude d’intrigues qui, pour tenir dans les deux heures imparties pour une exploitation commerciale optimale, sont traitées au pas de charge. La découverte d’un antidote par Tony Stark ou le combat final contre Whiplash sont rapidement expédiés et ne semblent pas représenter de difficultés majeures pour le héros.
Quand à la bande son qui reprend des morceaux épars de standards du rock des années 80 et 90, AC/DC en tête, elle est certes agréable aux oreilles des 30 – 40 ans, mais fait l’effet d’un patchwork un peu trop commercial qui manque d’homogénéité.
Iron Man va surement plaire au plus grand nombre et le seul fait de voir autant d’enfants dans les salles démontre bien le parti pris du studio d’édulcorer ses personnages. Le film étant parsemé de références aux autres membres des Vengeurs (le bouclier de Capitaine América, le marteau de Thor), il est à prévoir qu’il ouvre la voie à une longue série d’adaptations (celle de Thor étant déjà lancée).
S’ils sont dans la lignée d’Iron Man 2, nous aurons droit à des films bien ficelés, plutôt respectueux d’un genre difficile à aborder, mais trop lisses pour rendre justice à des personnages souvent bien plus tourmentés et ambigus dans les planches des comics que sur grand écran.

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