Si le nouveau film d’Arnaud Desplechin se concentre sur les rapports pour le moins conflictuels entre les membres d’une famille de Roubaix, il ne se départit pourtant pas d’un maniérisme de bobo parisien qui devient sa marque de fabrique. Il faut dire que la distribution, Catherine Deneuve et Mathieu Amalric en tête, y est pour beaucoup.
Un conte de Noël est un film très bien construit, écrit et interprété, mais il ne parvient pourtant pas à retrouver le rythme et la fulgurance de Roi et Reines.
Les dialogues et les situations, souvent incroyablement méchants, servent un ensemble d’interprètes remarquables et justes. Ils campent les diverses branches d’une famille éclatée où le pathos et les non dits étouffent chaque personnage. Les relations sont conflictuelles, le ressenti est palpable et l’atmosphère qui s’en dégage enveloppe le spectateur qui ne peut s’empêcher d’y voir son propre reflet, souvent déformé et exagéré.
Les vieux comme les enfants sont malades, physiquement ou psychologiquement. Les frères et sœur se haïssent, les cousins se trahissent, la mère est incapable d’aimer ses enfants. Il faut l’apparition salvatrice d’une étrangère, fantastique Emmanuelle Devos, pour apporter une bouffée d’oxygène le temps d’un week end.
Mais plus que par son sujet dérangeant, c’est la manière dont l’aborde Arnaud Desplechin qui finit par gêner. Que ce soit certaines scènes surjouées à la manière d’une pièce de théâtre, une bande son parfois en décalage (un morceau de rap lors du générique de fin ?), des effets de style gratuits ou tout simplement l’accumulation de tant de frustration de la part des personnages, le film finit par agacer. A la manière des deux petits enfants qui sont insupportables.
On est loin de la branlette intellectuelle de Comment je me suis disputé… mais malheureusement pas au niveau de son film précédent qui laissait présager un cinéaste mur et enfin délivré de ses vilaines manies.
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