Après des années d’absence, voilà le grand retour du plus célèbre archéologue de tous les temps. Que reste t’il de nos héros ? Ou plutôt, quelle image en gardons nous ?
En passant des années 40 aux années 50, la saga Indiana Jones quitte le domaine de la quête d’objets sacrés ou magiques et entre de plein pied dans la modernité avec une mythologie que n’auraient pas reniés Mulder et Scully. Si le spirituel est toujours au centre des recherches des protagonistes (le véritable trésor des visiteurs est la connaissance), le docteur Jones s’éloigne pourtant radicalement de l’environnement des trois précédents opus et s’engouffre de plein pied dans l’air atomique. C’est ce changement qu’il faut accepter de prime abord pour ne pas rester d’emblé en dehors de l’histoire.
Nous découvrons donc un Indiana ancien agent de l’OSS, plutôt anti communiste, aux prises avec de vilains russes et en bute aux sarcasmes d’agents du FBI. Sans compter son fils (re)trouvé, un blouson noir tout droit sorti d’un épisode de Happy Days.
Passé une première partie déconcertante qui voit notre héros échapper de peu à des essais nucléaires, nous nous retrouvons enfin dans la jungle sud américaine où il semble tout de même plus à son aise. Indiana Jones et le royaume du Crâne de Cristal est un film inégal qui alterne de purs moments de grâce qui nous renvoient directement aux Aventuriers de l’Arche Perdu, le traditionnel passage un peu gore (les fourmis rouges), des scènes vraiment drôles (la corde serpent) et des séquences qui frisent parfois le ridicule (Shia LaBeouf qui se prend pour Tarzan) à force d’invraisemblance.
Le film est il raté pour autant ? Non, car Steven Spielberg demeure l’un des plus grands réalisateurs en activité et que chaque scène d’action est magistralement maîtrisée. Il n’empêche, il est difficile de ne pas avoir un pincement au cœur en retrouvant une Marion Ravenwood un peu empâtée et pas très à l’aise dans la surenchère alors que l’on avait quitté quelques dizaines d’années auparavant une dure à cuire qui, se saoulant dans des bouges infâmes, parvenait à conserver toute sa féminité. A force de vouloir à tout prix raccrocher la mythologie, Indiana Jones et le royaume du Crâne de Cristal ressemble parfois à une visite dans un musée, un comble ! Les plans appuyés sur les photos de Sean Connery en père d’Indy n’étaient pas une obligation, un bref aperçu comme celui de l’Arche d’Alliance dans une caisse brisée aurait été plus subtile et non moins efficace.
Le personnage d’Irina Spalko, pourtant interprétée par Cate Blanchett, manque cruellement d’épaisseur et n’inquiète pas une seule seconde. Et quand le méchant de l’histoire n’est pas à la hauteur, c’est tout le film qui en pâtit.
Alors quoi, le retour d’Indiana sur les écrans ne serait qu’une suite de maladresses ? Il faut plutôt chercher du coté de la nostalgie et de l’image forcement idéalisée que l’on se fait de ses grands mythes fondateurs les raisons d’une déception toute relative, tant le spectacle que nous offrent Steven Spielberg et Harrison Ford est, tout de même, de haut niveau.
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