Une jeune recrue du FBI traumatisée
par un drame survenu pendant son enfance doit faire face à un tueur machiavélique
et déchiffrer les indices qu’il sème derrière lui. Sur le papier Lonlegs coche toutes les cases pour s’inscrire dans la lignée des meilleurs films d’horreur de ces dernières années.
On pense bien sûr au Silence
des agneaux avant que l’intrigue ne bifurque vers le satanisme et l’ambiance
trouble chère à la série True Detective. Hélas Nicolas Cage n’est pas Anthony
Hopkins et Oz Perkins n’a pas le talent d’écriture et de mise en scène de Nic
Pizzolatto et Cary Joji Fukunaga.
Porté par une esthétique volontairement datée
et des effets de style lourdement appuyés, Longlegs hurle à chaque plan son
désir d’apporter sa pierre à l’édifice de cette nouvelle vague fantastique passionnante
portée par Ari Aster ou David Robert Mitchell. Et la présence de la toujours
impeccable Maika Monroe est d’ailleurs le seul lien tangible avec le formidable
It Follows sorti dix ans plus tôt.
Car malgré quelques effets marquants et des
idées de mise en scène intéressantes comme l’apparition progressive du visage du
tueur, Longlegs déroule une succession de scènes attendues sans prendre le
temps de développer ses personnages auxquels on ne s’attache pas vraiment.
Trauma et tueur d’enfant, satanisme et enquête du FBI, tout y passe et le
réalisateur déroule une liste des passages obligés du film d’horreur faussement
vintage et tellement désireux de s’approprier le genre qu’il en oublie le
spectateur en chemin.
Le plan final enfonce le dernier clou du cercueil avec un
Nicolas Cage en roue libre tellement ridicule qu’il en devient embarrassant et
involontairement parodique.
On préférera se replonger dans la première saison
de True Detective, son interprétation exemplaire et son écriture au cordeau pour
écouter le Diable nous murmurer à l’oreille.
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