Elyas est un ancien militaire, membre
des Forces Spéciales traumatisé par la guerre. Lorsqu’il revient d’une mission
en Afghanistan, il n’est que l’ombre de lui-même, un homme brisé, psychologiquement
instable et profondément solitaire. Poussé par un ancien compagnon d’arme il
accepte néanmoins de servir de garde du corps à une adolescente et sa mère,
richissimes membres d’une famille royale du Moyen-Orient exilée en France. L’enlèvement
de Nour va précipiter les choses et réveiller le guerrier qui sommeille en lui.
Sur le papier Elyas ressemble à s’y méprendre à une énième variation de Man on
Fire réalisé vingt ans plus tôt par Tony Scott, lui-même inspiré librement par
le film d’Elie Chouraqui de 1987. Et les similitudes entre les deux films sont légion,
à commencer par la relation fusionnelle entre l’ancien soldat meurtri et la petite
fille trahie par son père.
Mais là où Florent-Emilio Siri tire son épingle du
jeu c’est dans le caractère profondément paranoïaque de son récit. En faisant d’Elyas
un homme instable et perturbé sous traitement médical, il instille un doute
permanent sur la véracité des évènements se déroulant sous nos yeux.
Entre
complot et folie, Elyas entraine le spectateur dans une course poursuite effrénée
qui ne laisse que peu de temps morts et réserve de belles surprises, comme cet
affrontement sauvage dans l’espace exigu d’un camping-car, modèle de découpage d’une
redoutable efficacité.
Sans révolutionner les canons du genre, Elyas capitalise
sur la présence minérale d’un Roschdy Zem une fois de plus impeccable en ours
mutique et une mise en scène qui assume ses ambitions de film d’action tout en
laissant la part belle aux émotions de personnages ambigus mais finalement
attachants.
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