Le projet est monumental, raconter en
quatre chapitres la naissance de l’Amérique moderne, celle des pionniers et de
l’occupation des territoires indiens avec en toile de fond la guerre de
Sécession et l’expansion des premières villes surgies de paysages encore
vierges de toute modernité.
Un pari que le scénariste producteur réalisateur et
acteur Kevin Costner semble en train de perdre si l’on en croit les mauvais
résultats au box-office de cette partie introductive de trois heures et la
sortie repoussée du deuxième volet. Et pourtant quel film.
S’il ne cède pas à
la facilité des ressorts narratifs propres aux séries télévisuelles avec une
exposition parfois très brute de personnages surgis de nulle part et des
intrigues qu’il faut saisir en cours de route, le premier chapitre de cette
saga américaine reste passionnant et d’une ampleur folle.
Portée par un casting
au cordeau et une écriture qui ne devrait révéler sa puissance qu’au bout des
quatre films, Horizon alterne les passages à fleur de peau (le départ des
jeunes recrues pour le front) et des moments de bravoure impressionnants dont
l’attaque des colons par les Apaches reste le point d’orgue.
Impitoyable avec
ses protagonistes et rigoureux dans sa reconstitution historique, le film de
Kevin Costner fait souffler un vent épique sur le western vu comme la matrice
des Etats-Unis d’Amérique tels que nous les connaissons aujourd’hui.
Si la
multitude des personnages et des intrigues se prêterait naturellement au format
d’une série télé (on pense notamment à DeadWood), Kevin Costner fait le pari
fou du grand écran.
Difficile de juger de l’œuvre avant sa conclusion finale
dont les dernières images de ce chapitre 1 nous donnent un avant-goût, mais que
ce soit par l’ampleur du projet ou le plaisir que l’on prend à parcourir ces
grands espaces, on croise les doigts pour que le film trouve enfin son public
et permette à son réalisateur de clore une saga qui s’annonce magistrale.