samedi 24 juin 2023

Sisu

Improbable mélange entre film de guerre, survival, western, porn revenge et sortie gore, Sisu débarque sans prévenir sur les écrans estivaux comme un ovni sous influences revendiquées mais parfaitement digérées dans un maelstrom de scènes d’action presque discontinues et plus improbables les unes que les autres. 

Sisu début comme un western de Corbucci avec son héro muet au milieu d’une nature immense. L’apparition des premiers soldats allemands renvoie à l’esthétique du Fury de David Ayer avant de verser dans une surenchère de séquences héroïques dont l’apothéose verra notre héro s’accrocher à un avion en plein vol à l’aide d’une pioche.

Inutilement chapitré (cette coquetterie tanrantinesque n’apporte rien au film) et oscillant constamment entre le grand n’importe quoi et les scènes impressionnantes de maitrise filmique, Sisu réussi le pari d’un film à grand spectacle sans temps morts, série B assumée et personnages iconiques pour incarner des militaires et des civils pris dans la tourmente d’une guerre désormais crépusculaire. Tout le mérite en revient à une photographie magnifique qui exploite à merveille une nature spectaculaire et les visages burinés d’une distribution impeccable, le charismatique chef de l’escouade nazi en tête.

Louchant du coté de Tarantino et son Inglorious Basterds, des films de genre italiens des années quatre-vingt pour les sévices sadiques infligés à son protagoniste, Sisu arrive à imposer une identité propre et condense en une heure trente un voyage halluciné au bout de nos fantasmes de cinéphiles.

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