samedi 15 octobre 2022

Smile

Smile ne fait pas preuve d’une originalité folle puisque le film de Parker Finn reprend presque à la lettre le thème de It Follows sorti sept ans plus tôt, celui d’une entité mystérieuse voyageant de corps en corps pour traquer ses victimes jusqu’à ce qu’un évènement bien spécifique, la mort pour Smile, une relation sexuelle pour It Follows, ne vienne assurer la transmission de cette malédiction vers un autre protagoniste. 

Mais là où le film de David Robert Mitchell explorait avec brio les affres de l’adolescence et le passage à l’âge adulte en assimilant la vie à une maladie contagieuse, Smile se concentre sur la psychologie perturbée de son personnage principal, la psychiatre Rose Cotter traumatisée par le suicide de sa mère alors qu’elle n’était qu’une enfant. 

S’il ne fait pas dans la dentelle en s’appuyant sur les jumps scares de rigueur et une bande son largement démonstrative (le morceau du générique de fin est d’ailleurs particulièrement dérangeant), Smile remplit pourtant son cahier des charges horrifique et se révèle même largement au-dessus de la production de genre actuelle. 

En dépit d’une bonne demi-heure de trop et de scènes redondantes qui auraient dû disparaitre au montage, le film de Parker Finn nous propose de jolies idées de mise en scène (la tâche de sang sur le drap mortuaire de la première victime en forme de smiley), des mises en situation suffisamment malsaines pour introduire un réel malaise (l’anniversaire du filleul de Rose) et une tension permanente émaillée de grosses frayeurs, la formule héritée d’It Follows avec sa menace omniprésente pouvant se matérialiser à tout moment et transformer n’importe quelle scène du quotidien en cauchemar fonctionne à plein. 

Trop long pour être réellement nerveux et sacrifiant à quelques facilitées cousues de fil blanc pour faire sursauter le spectateur, Smile n'en reste pas moins un film réellement effrayant oscillant entre fantasme et réalité avec une propension à brouiller les cartes qui force le respect.

Aucun commentaire: