jeudi 4 novembre 2021

Illusions perdues

Grandeur et décadence. 
La trame du nouveau film de Xavier Giannoli est tellement connue qu’elle est devenue un classique de la littérature. Un jeune provincial idéaliste et convaincu de son talent monte à Paris pour faire fortune. Il y rencontra l’amour et la gloire, tutoiera les sommets avant de se faire chasser du Paradis et d’y laisser toutes ses illusions et une bonne partie de sa jeunesse. 
Adossé à l’œuvre de Balzac, le réalisateur mêle les destins individuels de ses personnages à la grande Histoire, celle d’une certaine presse à scandale dont le XIXème siècle verra la montée en puissance et qui perdure encore aujourd’hui sous les formes les plus diverses. 
Bien décidé à mettre en perspective les dérives actuelles par le prisme du passé, parfois maladroitement (l’allusion à la possible entrée au gouvernement d’un banquier est poussive), Xavier Giannoli n’en perd pas de vue ses protagonistes campés par une galerie d’interprètes de premier choix. 
La reconstitution historique est soignée mais c’est l’écriture des rôles, la finesse des dialogues et le talent des acteurs qui fait d’Illusion perdues un divertissement de premier choix, portraits de salauds magnifiques, de mondaines attachantes, d’une noblesse en fin de vie et miroir implacable des faiblesses humaines

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