Grandeur
et décadence.
La trame du nouveau film de Xavier Giannoli est tellement connue
qu’elle est devenue un classique de la littérature. Un jeune provincial
idéaliste et convaincu de son talent monte à Paris pour faire fortune. Il y
rencontra l’amour et la gloire, tutoiera les sommets avant de se faire chasser
du Paradis et d’y laisser toutes ses illusions et une bonne partie de sa
jeunesse.
Adossé à l’œuvre de Balzac, le réalisateur mêle les destins
individuels de ses personnages à la grande Histoire, celle d’une certaine
presse à scandale dont le XIXème siècle verra la montée en puissance
et qui perdure encore aujourd’hui sous les formes les plus diverses.
Bien
décidé à mettre en perspective les dérives actuelles par le prisme du passé,
parfois maladroitement (l’allusion à la possible entrée au gouvernement d’un
banquier est poussive), Xavier Giannoli n’en perd pas de vue ses protagonistes
campés par une galerie d’interprètes de premier choix.
La reconstitution
historique est soignée mais c’est l’écriture des rôles, la finesse des
dialogues et le talent des acteurs qui fait d’Illusion perdues un
divertissement de premier choix, portraits de salauds magnifiques, de mondaines
attachantes, d’une noblesse en fin de vie et miroir implacable des faiblesses
humaines
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