Oublions le premier opus mythologique et fondateur, oublions sa suite urbaine et teigneuse, toute comparaison avec ses deux illustres prédécesseurs serait vaine et non avenue. Profitons juste de cette relecture que l’on attendait avec autant de crainte que d’impatience vu le niveau moyen des suites et reboots qui envahissent nos écrans depuis quelques années.
Shane Black, déjà présent au casting de l’épisode original choisit pour cette nouvelle version une voie osée et périlleuse, celle de la comédie d’action. Et il relève le gant avec panache.
Alors oui, le scénario ne s’embarrasse pas de vraisemblance (la scientifique manie les armes comme le plus aguerri des Marines), l’action prime sur le reste, quitte à emprunter des raccourcis parfois vertigineux, mais au final le plaisir ressenti à l’écran n’en est que plus intense.
Fort d’une galerie de personnages aussi bien écrits qu’interprétés, d’un casting au cordeau servi par des dialogues qui font mouche à chaque répartie (et il y en a beaucoup !), The Predator aligne les scènes de bravoures comme un métronome. Pourtant, ce n’est pas dans l’action que l’on prend le plus de plaisir mais bien dans l’interaction de cette galerie de personnages bigger than life jouant une partition sans fausse note aucune. Soldats, enfants ou scientifiques, le réalisateur s’amuse avec les codes du genre pour mieux les détourner.
Parsemé de moments gores du plus bel effet et de multiples trouvailles visuelles (le premier Predator apparait grâce au sang dégoulinant d’une victime coupée en deux), volontiers méchant (Olivia Munn qui s’écrase sur le sol en sautant du toit du bus), souvent drôle (le soldat atteint du syndrome de la Tourette), The Predator tutoie les films les plus funs de ces dernières années alors que le sujet ne s’y prêtait pas vraiment. Grace en soit rendu à un réalisateur respectueux d’une franchise parfois malmenée en citant les deux premiers opus à maintes reprises et en mettent en scène le fils de Gary Busey inoubliable dans Predator 2.
A quelques semaines d’intervalle, The Predator est l’exact inverse du récent remake d’Halloween, comme quoi tout est affaire de talent.
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