jeudi 25 octobre 2018

Halloween

Au sein d’un système hollywoodien plus que jamais gouverné par un retour sur investissement rapide, la mise en œuvre de suites, remakes et autres reboots semble devenir un genre à part entière qui engendre de belles surprises (L’armée des morts, Piranhas, Vendredi 13, La colline a des yeux) ou de franches catastrophes comme cet Halloween d’un vide sidérant. 
Alors certes il y a de bonnes idées comme cette Laurie Strode traumatisée adepte du survivalisme, alors pourquoi ne pas l’exploiter à fond plutôt que de la réduire à une grand-mère vénère ayant raison contre tout le monde ? Car les poncifs de ce genre, le réalisateur semble prendre un malin plaisir à les enfiler comme des perles. 
Les adolescents sont tous plus abrutis les uns que les autres, les journalistes sont bien entendu irresponsables, quant aux médecins et aux policiers, ils remplissent le quota de victimes potentielles aux cotés de quelques jeunes fumeurs de joints le soir du 31 octobre. Difficile à avaler après 50 ans de slasher.
Passons encore que le script efface allégrement toutes les suites depuis l’épisode original, qu’il fasse les yeux doux aux mouvements féministes incontournables depuis quelques mois avec la subtilité d’un éléphant, on pourra difficilement supporter les partis pris d’un réalisateur remplissant avec la régularité d’un métronome son quota de meurtres dont la moitié se passent hors champs. Si le film nous réserve quelques plans gores du plus bel effet et des idées de mises en scènes bienvenues (Laurie Strode filmée dans la rue à la place même de Michael Myers 40 ans plus tôt), c’est bien peu comparé à l’indigence dont fait preuve David Gordon Green. 
La dernière demi-heure, entre fouille interminable de placards, bande son envahissante et combo fille, mère et grand-mère (enfin) unies contre le croquemitaine (coucou MeToo) est une torture pour tout fan de la franchise qui se respecte. Les personnages sont aussi mal écrits qu’interprétés, mis à part un Michael Myers imperturbable qui perd du coup son aura fantastique au sein de cet environnement peu crédible. 
Une résurrection de trop donc, surement pas la dernière mais de loin la plus dispensable.

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