Au-delà d’une série B reposant sur un concept plus malin qu’il n’y parait (dans un futur proche, le gouvernement des États Unis accorde une immunité totale durant une nuit pour permettre aux citoyens d’évacuer leur agressivité et de diminuer ainsi le taux de criminalité le reste de l’année), The Purge déroule pendant trois épisodes inégaux mais intéressants par leur angle d’attaque (la cellule familiale, l’exploitation des pauvres par les riches, la manipulation politique et sociologique) une histoire aux multiples ramifications dans un contexte sociétal passionnant.
Car au-delà d’une série un peu bourrine et savamment illustrée par les accoutrements des émeutiers, The Purge puise son concept dans l’histoire même des États Unis, celle d’une nation construite sur le droit à chacun de s’armer pour se défendre, de la libre circulation des armes, du capitalisme débridé et des inégalités de classes.
Ce quatrième épisode entend donc nous expliquer l’origine de la première purge dans la lignée de l’émergence d’un nouveau parti politique, les Nouveaux Pères Fondateurs largement subventionnés par la NRA. C’est là l’idée la plus pertinente d’un film qui ne propose rien d’autre qu’un vague démarquage des précédents épisodes dont il pille les idées principales.
La militante afro pour les droits civiques, le recours aux mercenaires, rien n’est vraiment nouveau, et surtout pas une caractérisation des personnages aussi grossière que caricaturale. Entre le politicien froid et arriviste et le dealer au grand cœur qui n’assume pas son statut de corrupteur d’une société déjà fragilisée par la détresse sociale, la noire grande gueule vague caution humoristique et l’héroïne militante, le film n’offre rien d’autre qu’une galerie de caricatures à peine digne d’une série Z.
Mais là où les premiers opus assumaient la radicalité de leur propos et mettant en scène la violence exutoire d’une population redevenue sauvage, ce quatrième épisode élude même ce terrain-là puisque (SPOILER ALERT) ce sont des mercenaires au service du gouvernement qui commettent le plus grand nombre de crimes, et non plus une population à qui on vient d’enlever sa muselière (fin des SPOLIERS).
Pas grand-chose à sauver donc chez cet American Nightmare quatrième du nom si ce n’est quelques scènes d’action suffisamment sauvages pour susciter un intérêt poli. C’est bien peu.
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