Depuis l’accident de voiture qui a couté la vie à ses parents, Baby souffre d’acouphènes. Pour surmonter son handicap, il vit dans une bulle musicale qu’il façonne avec ses morceaux favoris. Malgré son jeune âge, Baby est également un conducteur hors pair qui travaille pour le compte de Doc et de sa bande de braqueurs. Baby vit de musique et de mouvement. Et si Baby symbolisait l’idée même que se fait Edgar Wright du cinéma ?
Car c’est bien de cela dont il s’agit dans son nouveau film, des images et du son, de la musique, omniprésente, des personnages et une caméra en perpétuelle mouvement. A pied ou en voiture, en long travelling ou en plans séquence, le réalisateur compose sa propre partition autour d’un thème usé jusqu’à la corde, le film de braqueurs.
La première partie du film est de ce point particulièrement intéressante. Avec un soin obsessionnel du détail, Edgar Wright suit son personnage principal dans la rue au rythme d’une play list qui pioche dans tous les genres musicaux. Il nous livre dès le début la meilleure scène de course poursuite que l’on ait vu depuis longtemps, et plante en quelques plans les acteurs de l’intrigue qui va se dérouler pendant une seconde partie plus classique, pour ne pas dire légèrement décevante.
En revenant aux fondamentaux du film de braquage, Edgar Wright abandonne ses velléités de départ non sans soigner des plans d’une maitrise qui laisse sans voix. Alors que le film alterne des dialogues savoureux et des passages d’une banalité affligeante, le réalisateur expédie certains personnages de façon plutôt expéditive, s’encombre avec d’autres (le vieil homme sourd muet n’apporte pas grand-chose à l’histoire si ce n’est une caution morale à Baby) et étire plus que de raison un affrontement final qui défie toutes les lois du bon sens.
Baby Driver commence comme une brillante comédie musicale sur fond de braquage et se conclut sur une parodie de Terminator. Rien de honteux, mais le film ne va pas au bout de ses promesses, tout en nous offrant de savoureux échanges entre une bande de malfrats tous plus réussis les uns que les autres. Ce qui n’est déjà pas si mal.
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