C’est l’histoire d’un garçon qui pensait être une fille. C’est l’histoire d’un amour fusionnel entre un garçon qui tarde à grandir et sa mère. Les Garçons et Guillaume, à table !, transposition cinématographique de la pièce de théâtre de Guillaume Gallienne, c’est un peu tout ça et bien plus encore. Car outre le fait que nous avons tous une mère, le film aborde tellement de sujets de société, brasse tellement de thèmes psychologiques qu’il en devient forcement universel. Quel que soit notre environnement familial ou notre rang social, Les Garçons et Guillaume, à table ! a l’intelligence de parler à tout le monde grâce à la justesse de ses propos, des dialogues savoureux, une interprétation au cordeau et surtout un humour à la fois direct et élégant qui atteint sa cible à chaque répartie. Et c’est bien là toute la finesse de Guillaume Gallienne, tellement omniprésent qu’il aurait pu sombrer dans le nombrilisme ou la schizophrénie, de nous prendre par la main pour nous faire faire un tour dans son univers si particulier. Car cette famille, cet environnement qui semble trop exagéré pour être vrai, nous le voyons à travers les yeux d’un petit garçon qui tarde à s’émanciper, amoureux transit de sa mère et trop sensible pour être à l’aise dans une société qui a décidé pour lui quelle devait être sa place. Que ce soit le personnage du père ou les institutions (l’école, l’armée), il n’aura de cesse de se battre pour exister tel qu’il se voit. Avant de découvrir que cette image tant idolâtrée n’est peut-être pas la bonne. Que tel un miroir déformant, sa mère lui a renvoyé non pas son propre reflet, mais celui qu’elle voulait voir. Entre temps, le spectateur se sera délecté des épisodes tragico comiques, réels ou fantasmés, peu importe, qui constituèrent la vie du réalisateur interprète. Apportant un soin tout particulier à sa bande son, donnant vie à sa mère d’une manière complètement bluffante, Guillaume Gallienne signe peut être la comédie de l’année qui est en train de prendre la tête du box-office, et ce n’est que justice.
jeudi 28 novembre 2013
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