dimanche 13 octobre 2013

Machete Kills


L’une des principales forces de Robert Rodriguez, tout comme pour son pote Tarantino (tout au moins à ses débuts) est de créer des personnages hors normes, frôlant la caricature mais toujours suffisamment écrits pour que l’on y croit. A la différence d’un Eli Roth qui lui met en scène des personnes normales confrontés à des situations extraordinaires (Cabin Fever, Hostel,…), Rodriguez mise tout sur ses personnages, sans pour autant sombrer dans le syndrome Expendables qui consiste à partir d’un pitch simpliste, réunir un casting de folie et s’arrêter là. Machete représente la quintessence de ce système. Le premier opus partait d’une fausse bande annonce réalisée à l’occasion de la sortie de Boulevard de la Mort et Planète Terreur, et mettant en scène l’éternel second couteau Danny Trejo dans un rôle taillé sur mesure et inspiré de ses performances antérieures (Desperado en tête). Devant le succès du film, le réalisateur imagine une trilogie dont il nous livre ici le deuxième opus. Le risque était grand de le voir partir en roue libre, s’appuyant principalement sur son casting hors norme et ses personnages déjantés. Heureusement, Machete Kills nous réserve une excellente surprise.
Après la bande annonce jouissive du troisième épisode qui verra Machete partir dans l’espace comme Jason et James Bond avant lui, le film démarre sur les chapeaux de roues et, fidèle à son esprit pulp et politiquement incorrect, nous livre une succession de morceaux de bravoure ne laissant pas souffler le spectateur une seule seconde.
Si Danny Trejo n’est toujours pas en lice pour l’oscar du meilleur acteur, le film déroule un casting de dingue où chacun semble s’amuser comme un fou. A part quelques caméos discutables (l’apparition people de Lady Gaga, franchement pas convaincante), tous sont au diapason de cette aventure où le second degré côtoie les scènes gores et les séquences d’action les plus débridées. La palme revient sans discuter à Demian Bichir qui l’espace de quelques scènes vole la vedette à Danny Trejo avec son personnage à double face de Che Guevara mexicain / chef de cartel psychopathe, et à la belle Amber Heard qui semble prendre un plaisir fou à jouer son rôle de Miss San Antonio agent double ou triple, on ne sait plus très bien.
Car l’une des constantes de Machete, ce sont les traitrises, les revirements de situation et les méchants improbables, élément essentiel des films de séries B. Maitrisant son sujet sur le bout des doigts, Robert Rodriguez ne tombe pas dans le piège de Prédators (un sujet en or plombé par un casting -décalé et un scénario minable) et nous propose une heure trente de revival des années 70-80, époque où les films d’action n’avaient pas forcement besoin d’un contexte social ou d’un message politique pour exister. On attend la suite avec délice.

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