La scène où Tina commence une lettre à son amant à l’aide d’un crayon géant acheté dans un musé est à ce sens représentative de l’esprit du film. Le crayon disproportionné symbolise son incapacité à exprimer ses sentiments par écrit, et il lui sera beaucoup plus facile d’envoyer une jeune fille trop entreprenante se fracasser la tête contre les rochers.
On peut reprocher au réalisateur un manque d’empathie vis-à-vis de ses personnages dont les actes ne sont jamais clairement expliqués. C’était déjà le cas pour son précédent long métrage mais cette distanciation conférait à Kill List une atmosphère glaciale, presque clinique qui servait merveilleusement bien son sujet. Ici, on aurait préféré plus de proximité avec ce couple hors norme pour partager avec eux cette folie meurtrière au final assez jouissive.
Si certaine scènes de Touristes renvoient directement à Kill List, comme ce rituel païen en plein camping, et malgré un final d’un cynisme absolu, le film n’arrive pas à se hisser au niveau de ce dernier. Ce n’était pas le projet du réalisateur de refaire le même film et on ne peut qu’attendre avec impatience son prochain projet qui s’annonce comme beaucoup plus ambitieux.
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